Les étudiants étrangers qui souhaitent entamer une carrière professionnelle en France devront désormais payer plus cher pour prétendre obtenir la fameuse carte de séjour « salarié ».
En effet, le ministère français des Finances vient de rendre effective une taxe dont doivent s’acquitter les nouveaux diplômés pour espérer pouvoir travailler légalement.
Par le biais de la loi de Finances 2012, entrée en vigueur le 1er janvier 2012, les étudiants étrangers diplômés devront payer la taxe due à l’Office français de l’immigration et de l’intégration qui varie entre 200 et 385 euros, soit le régime « commun » pour avoir leurs papiers.
Une augmentation substantielle quand on sait que cette taxe ne dépassait pas les 85 euros jusque là. C’est là un autre tour de vis opéré par les autorités françaises pour limiter au maximum le séjour des étudiants étrangers et plus généralement les immigrés sur leur territoire.
En effet, cette taxe « contre » les étudiants, fait suite à la fameuse circulaire du ministre de l’Intérieur Claude Guéant et de son collègue du travail Xavier Bertrand du 31 mai durcissant l’accès au séjour des étudiants étrangers en France. Les préfets étaient invité a durcir les conditions de délivrance des changements de statuts permettant aux étudiant étrangers de travailler.
Immigration choisie mais taxée !
Les critiques et les protestations des associations des étudiants étrangers n’ont finalement pas suffit pour infléchir la volonté des autorités françaises de dresser ce barrage. Ainsi, et à compter de ce 1er janvier, un jeune diplômé étranger demandant une carte de séjour « salarié » devra la payer chèrement.
Seule consolation, les étrangers qui demandent un titre de séjour pour étudier en France, ou qui renouvellent leur titre de séjour étudiant, la taxe ( aujourd’hui comprise dans une fourchette de 55 à 70 euros) n’augmente que de trois euros.
Pour autant, la mesure à jeté le froid dans les milieux des étudiants étrangers. « C’est une bombe pour les étudiants et diplômés étrangers », dénonce Fatma Chouaieb, l’une des porte-parole du Collectif du 31 mai, créé par des diplômés étrangers, cité par l’APS.
Son collègue Vincent Chauvet, n’en pense pas moins : « C’est une mesure de plus pour décourager, cette fois fiscalement, les diplômés étrangers à poursuivre leur carrière en France, dans la droite ligne de la circulaire du 31 mai », déplore-t-il. Même réaction indignée chez la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). « Pour les étudiants diplômés souhaitant basculer au statut de salarié, c’est une augmentation très substantielle. Entre la circulaire du 31 mai, le relèvement des ressources demandées pour étudier en France (depuis un décret de septembre, il faut pouvoir justifier de 7 680 euros de ressources annuelles contre 5 400 en 2010), et cette hausse, le gouvernement semble bien chercher à massacrer les conditions d’accueil des étudiants et diplômés étrangers en France », commente, Thibaut Servant, vice-président en charge des Affaires sociales à la Fage.
C’est dire que ces nouvelles mesures imposées aux diplômés étrangers visent rien moins qu’à rendre leur séjour en France presque insupportable. Il en revanche curieux de voir le gouvernement français « taxer » des diplômés qui font pourtant partie de la fameuse « immigration choisie » chère à Nicolas Sarkozy !