Etudiants, enseignants et travailleurs en colère, L’université sur une poudrière

Etudiants, enseignants et travailleurs en colère, L’université sur une poudrière

La colère gagne l’université algérienne où des problèmes persistent malgré les promesses de la tutelle. Outre les étudiants, les enseignants et les autres catégories de travailleurs expriment leur grogne et se montrent menaçants.

Ce qui présage d’une année universitaire perturbée, si la tutelle n’intervient pas en toute urgence pour apporter des réponses à des revendications qui perdurent depuis des années.

En fait, la Fédération nationale des employés du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est revenue à la charge pour manifester son désappointement après la longue attente, en vain, observée ces derniers mois. Deux actions de protestations ont été même annoncées pour les 15 et 16 décembre prochains.

La première se traduira par des sitin devant les campus et les cités universitaires alors que la seconde consistera à organiser un rassemblement devant le siège du ministère. Entre autres revendications exprimées par le syndicat, l’on cite la révision du statut de certains corps, la question des promotions, la titularisation des travailleurs contractuels et l’accès au logement.

Cette fédération affirme avoir accordé suffisamment de temps au ministère de tutelle, mais sans que des mesures concrètes ne soient prises. Outre cette catégorie des travailleurs, bien d’autres problèmes continuent de miner l’université algérienne. Faut-il rappeler que les étudiants en système LMD continuent toujours de se plaindre de ce nouveau système d’enseignement, qui, au lieu de booster l’apprentissage et ouvrir de nouveaux horizons, met les étudiants dans des situations intenables.

Outre les lacunes enregistrées pour sa bonne applications, un autre dysfonctionnement, et pas des moindres, suscite indignation et incompréhension parmi la communauté universitaire. Il s’agit de la problématique de l’emploi et du recrutement des nouveaux diplômés. Il y a quelques jours, des étudiants en langue arabe ont protesté à la Fac centrale à Alger contre la décision de leur exclusion du concours de recrutement dans le secteur de l’éducation.

Il a fallu l’intervention du ministre de tutelle, à travers une déclaration de presse, pour que la tension baisse, mais le problème est loin d’être définitivement réglé, puisque qu’il ne cesse de resurgir à chaque fois. A Béjaïa, il y a deux semaines, des étudiants ont contesté leur exclusion, alors qu’à l’Université Houari Boumediène de Bab Ezzouar, des centaines d’étudiants, interdits d’accès aux masters ont tenu un rassemblement.

En fait, depuis l’application du système LMD, plusieurs actions de protestations ont été organisées à travers les universités du pays pour demander le retour au système classique. Aussi, il est à affirmer que la situation des enseignants n’est pas toujours meilleure.

Le problème de logements étant toujours posé et les conditions de travail, souvent ne sont pas idéales. De son côté, le ministère de l’Enseignement supérieur a toujours exprimé sa disponibilité pour le règlement de tous les problèmes posés, mais, en l’absence de célérité, il est à craindre que la boîte de Pandore des grèves et protestations ne s’ouvre sur une année incertaines.

M. S.