Mboma, qui avait fait de même quand la presse internationale lui avait demandé de s’exprimer sur ce sujet à Libreville, a accepté de nous en parler dès qu’il a su qu’on était algériens et que l’histoire nous concernait aussi.
Comme le refus d’Eto’o nous est resté en travers de la gorge, on a insisté pour qu’il nous dise quelque chose. A la fin de la finale, on a profité d’un moment d’inattention dans les rangs du système de sécurité tissé autour du Président pour l’approcher. Eto’o est enfin à nous. On demande à l’un de ses gardes du corps de nous laisser prendre une photo avec lui. Après beaucoup de difficultés, on s’approche de la star camerounaise qui était en train de poser avec l’autre star du R’n’B américaine, Akon, pour un bref entretien.
«Je suis triste pour Drogba»
Pour l’amener à la discussion, on lui a demandé son avis sur le nouvel échec de son ami Drogba. «C’est vraiment dommage, je suis triste pour lui, mais, après tout, la Zambie mérite amplement ce titre», nous dira-t-il. Avant qu’on décide d’attaquer la discussion qui nous intéressait le plus, on lui dit que le match face à l’Algérie lui avait fait beaucoup de mal. Ayant su qu’on était algériens, il nous prend loin de ses gardes du corps pour nous chuchoter à l’oreille ce qu’il avait sur le cœur.
«Au Cameroun, tout le monde connaît la vérité»
«Vous voulez que je vous dise, les responsables de la fédération camerounaise sont tous des bâtards, ils m’ont fait beaucoup de mal, alors que je ne le mérite pas.» Et d’enchaîner : «Tout le monde sait ce qui se passe chez nous, les Camerounais connaissent la vérité». Il nous confirme ainsi ce que Mboma nous avait déclaré il y a quelques jours, en disant que la fédération camerounaise cherchait un bouc émissaire, et c’est Eto’o qui en a fait les frais. Après cette courte rencontre, l’ancienne star du Barça, Samuel Eto’o Fils, est prié de rejoindre sa place pour suivre la remise du trophée aux côtés de son épouse, d’Akon et des autres invités VIP du Président, non sans sentir que le joueur vit très mal ce qui se passe avec la sélection de son pays. D’ailleurs, à Libreville où 40% des taxieurs sont des Camerounais, on a eu les mêmes échos. Férus de foot et suivant très bien l’actualité, quand on aborde le sujet avec eux, ils pointent tous du doigt la même personne, Iya Mohamed, le patron de la Fecafoot. S. M. A.