Le milliardaire américain, candidat aux primaires républicaines, estime que de nombreux musulmans sont favorables au djihad violent contre les Américains. Sa proposition a fait un tollé.
C’est la nouvelle controverse de Donald Trump. Le milliardaire américain, en tête des sondages des primaires républicaines pour la Maison Blanche en 2016, a appelé lundi à barrer l’entrée des musulmans aux Etats-Unis.
« J’ai des amis musulmans, ce sont des gens très bien, mais ils savent qu’il y a un problème, et on ne peut plus le tolérer », a expliqué Donald Trump, ovationné en meeting en Caroline du Sud, quelques heures après avoir annoncé dans un communiqué qu’il souhaitait fermer les frontières des Etats-Unis aux musulmans « jusqu’à ce que nous soyons capables de déterminer et de comprendre ce problème ».
« On va avoir un autre World Trade Center »
Le milliardaire se justifie en affirmant que de nombreux musulmans sont favorables au djihad violent contre les Américains ou qu’ils préfèrent vivre en vertu de la charia (loi islamique) plutôt que de la Constitution américaine, citant un sondage commandé par un centre marginal dirigé par Frank Gaffney, qualifié d’islamophobe par le Southern Poverty Law Center, une organisation antiraciste.
« La haine dépasse l’entendement », a lancé Donald Trump, évoquant le couple de tueurs de San Bernardino qui a fait 14 morts mercredi et les auteurs des attentats de Paris. « Ça ne fait qu’empirer, et on va avoir un autre World Trade Center », a-t-il prévenu.
Ficher les musulmans
Donald Trump n’a jamais caché sa méfiance envers les musulmans, comme d’autres candidats républicains. En septembre, son rival Ben Carson avait suggéré que la fonction présidentielle était incompatible avec l’islam. Donald Trump avait aussi laissé filer quand un partisan avait affirmé que Barack Obama était musulman.
Après les attentats de Paris en novembre, il a appelé -comme le reste de son parti- au rejet des réfugiés syriens. Il avait aussi approuvé l’idée de forcer les musulmans à se déclarer sur un registre afin d’être surveillés, déclenchant un premier malaise dans son camp.
« Donald Trump, vous ne comprenez rien »
Comme c’est l’habitude avec Donald Trump, son annonce est aussi tonitruante que floue. Il a précisé que les soldats américains musulmans basés à l’étranger pourraient revenir. Et que les musulmans déjà ici pourraient rester, mais « nous devons être très vigilants, car des gens ont des bombes », a-t-il dit sur Fox News, en référence aux tueurs de San Bernardino.
Mais quid des citoyens américains musulmans? Et des touristes? Comment mettre en place une telle interdiction, techniquement et juridiquement? Même à l’échelle des déclarations incendiaires du milliardaire, la proposition est extraordinaire, et les réactions politiques à la mesure d’une proposition qui semble directement enfreindre la Constitution américaine et l’interdiction des discriminations religieuses. La Maison Blanche a dénoncé une idée « contraire à nos valeurs ». « Donald Trump, vous ne comprenez rien. Cela affaiblit notre sécurité », a réagi Hillary Clinton sur Twitter.