Les événements qu’a connus notre pays ces quatre derniers mois, imposent l’urgence d’un débat citoyen, sur ce qui se rapporte directement au vécu social réel des Algériens.
Les états généraux sur la société civile, qui seront organisés à la mi-juin au Palais des nations (Alger), sous la conduite du CNES, devraient permettre de faire parvenir la voix des Algériens, de manière forte et structurée, aux pouvoirs publics. C’est ce qui est important à retenir de la conférence de presse, donnée hier, à la Résidence El Mithak, par le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babès, en présence des membres du comité de pilotage et de suivi en charge de la préparation de ces états généraux.
Ce processus, d’une importance jamais vue en Algérie depuis l’Indépendance, ambitionne de mobiliser les citoyens et de peser sur les décisions politiques de l’Etat et sur le dialogue institutionnel, a affirmé M. Babès, précisant que ces états généraux constituent un moment d’écoute et de restitution aux pouvoirs publics et à l’ensemble de la société des résultats qui seront enregistrés. Ce rendez-vous permettra un débat libre, pluriel et ouvert dans un exercice de démocratie participative à ciel ouvert, a-t-il assuré. Cette rencontre, la première du genre dans le monde arabe, permettra d’aborder un certain nombre de questions pour l’avenir de la société. Il s’agit donc d’interpeller le monde politique sur l’urgence de ces questions. Pour ce faire, est-il indiqué, il était important d’assurer des débats de qualité sous-tendus par une réflexion préalable, portant sur quatre grands thèmes relatifs à l’institution d’un nouveau régime de croissance, un système de protection sociale, de solidarité nationale et d’inclusion sociale inscrits dans la durée. Une gouvernance rénovée à triple polarité : dialogue social, démocratie participative, coresponsabilité citoyenne. Et, enfin, une mise à jour de l’ensemble des politiques orientées jeunesse, visant à asseoir de nouvelles organisations, représentations et expressions basées sur un dialogue autant structuré que soutenu et confiant.
Un cinquième atelier sera dédié à tous ceux qui ne veulent pas intervenir dans les quatre premiers ateliers. Seront associés à ce débat, sans précédent dans l’histoire de notre pays, les acteurs actifs et authentiquement représentatifs de la société civile, OSC et ONG confondues. Au-delà de leur évidente capacité délibérative, il s’agit surtout de mieux restituer les perceptions primordiales en direction des pouvoirs publics et ce, en termes non seulement de vécu et de préoccupations, mais aussi d’attentes et de propositions. Pour les buts concrets poursuivis par les états généraux, il s’agit d’abord de partager les constats et de soulever ensuite des “questions-problèmes”, tout en ébauchant les réponses politiques qui conviennent le mieux. Il s’agit également de mettre en débat ces constats, questions-problèmes et options politiques avec la société civile, organisée ou non, et recueillir ses remarques, critiques et suggestions au travers de débats organisés sur les différentes thématiques, citées en haut. Cette démarche permettra de rassembler les idées-forces sur les différentes thématiques pour aider à mettre sur pied des politiques convergentes Par ailleurs, il sera question de déterminer les projets nécessitant un rôle d’arbitrage démocratique, tout en saisissant l’opinion publique de l’importance et de l’urgence des enjeux. Membre du Comité de pilotage, l’économiste Abdelmadjid Bouzidi affirme que ces états généraux s’inscrivent dans une logique de sortie de crise et d’ouverture et non pas dans une logique de pouvoir.
Farid B.