Etat stationnaire des ressources halieutiques depuis des années, L’Algérie pêche annuellement 70 000 tonnes de sardines, anchois…

Etat stationnaire des ressources halieutiques depuis des années, L’Algérie pêche annuellement 70 000 tonnes de sardines, anchois…
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L’état de la ressource halieutique est pratiquement au même niveau depuis des années. L’Algérie pêche «toujours aux environs de 70 000 T annuellement, une quantité qui n’a pas beaucoup changé depuis longtemps, sauf qu’une tendance à la baisse a été enregistrée ces dernières années.

Laquelle tendance concerne l’ensemble de la Méditerranée pour des raisons sûrement liées à l’environnement». C’est ce qu’a affirmé hier Mohamed Kacher, directeur du Centre national de recherche et de développement de la pêche et l’aquaculture (CNRDPA).

Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Chaîne III, à la veille de la cérémonie de clôture du projet inscrit dans le cadre du programme d’appui à la mise en oeuvre de l’Accord d’Association «P3A» portant «Renforcement des capacités du CNRDPA», M. Kacher, interrogé sur la situation actuelle de la ressource halieutique, dira que «la mer Méditerranée nous donne une quantité de poissons plus ou moins moyenne», et évoquera, à ce propos, un état presque stationnaire depuis les années 1970 de ladite ressource.

Soulignant malgré tout «une tendance à la baisse enregistrée ces dernières années sur l’ensemble de la Méditerranée pour des raisonssûrement liées à l’environnement ». Toutefois, il estimera que «cette tendance peut rebondir d’une année à l’autre». Ainsi, soulignant en effet que l’Algérie n’est pas en situation de sur-pêche, il relèvera que les tendances de pêche depuis les années 1970 sont encore au même niveau. En revanche, se qui est à craindre aujourd’hui, selon lui, «c’est un grand nombre de bateaux existants qui pêchent une quantité moindre par rapport à ce qui se faisait avant. Ce qui laisse penser que la ressource a baissé».

En outre, rappelant que l’Algérie est parmi les trois puissances halieutiques en Méditerranée, il expliquera que ce classement est fondé sur le critère de production de poissons débarqués, sur les 20 pays de la Méditerranée l’Algérie dispose du tiers de la flottille qui vise les petits poissons pélagiques (sardine, anchois…).

Actuellement, poursuivra-t-il, la production se situe entre 100 000 et 120 000 tonnes, dont 70 000 à 90 000 tonnes de petits pélagiques. Pour ce qui est des autres variétés de poissons, il a estimé la production à 30 000 tonnes/an en ce qui concerne les ressources sédentaires, rappelant que les ressources halieutiques en Méditerranée sont limitées d’où, a-t-il souligné, l’impérative diversification de l’activité de pêche.

En somme, le directeur du CNRDPA indiquera que «ce qui est sûr c’est que nous sommes au maximum de ce que nous pouvons tirer de la mer». Aussi, considérera-t-il que «le développement de l’aquaculture, notamment marine vu les habitudes alimentaires des Algériens, est une direction tout à fait naturelle. Toutefois, l’aquaculture d’eau douce peut donner aussi un apport considérable».

Dans ce contexte, abordant la question de la gestion rationnelle et durable des ressources halieutiques, il évoquera le plan d’aménagement des pêcheries algériennes qui propose une autre vision de la gestion de la pêche, en ce sens où contrairement à une gestion antérieure basée sur la rétrospective, «avec ce programme nous sommes dans la gestion de pêche en prédictif où la flottille est orientée par rapport à la ressource disponible, aux types de métiers, ainsi qu’aux aspects d’environnement qui impactent sur la ressource halieutique», indiquera-t-il.

Par ailleurs, concernant l’adaptation des pêcheurs au contexte socio-économique du secteur, M. Kacher estimera que «les professionnels de la mer sont conscients de la nécessité de se réorienter vers un certain nombre d’activités qui leur apporteront un revenu supplémentaire, afin de diminuer l’intensité sur la pêche». Citant à ce sujet l’exemple du pesca-tourisme à travers des aires marines gérées qui constituent une source de revenue supplémentaire raisonnable pour les professionnels de la mer, ou encore l’exemple de l’aquaculture en groupement…

Enfin, s’agissant de l’accord de jumelage avec l’Union européenne dont la cérémonie de clôture est prévue pour aujourd’hui, M. Kacher indiquera que «le secteur de la pêche va se doter à travers l’accord ce jumelage d’un instrument de recherche qui lui permettra une gestion de la pêche raisonnable, conforme aux standards internationaux, d’une part, et d’autre part, d’un collectif d’experts regroupant des experts du CNRDP et le réseau de chercheurs algériens pour l’expertise de la recherche et du développement.

Ainsi, le CNRDP sera de ce fait consulter pour une prise de décision raisonnable quant à la gestion de la ressource halieutique, et permettra d’asseoir avec les professionnels une expertise du système pêche actuel qui prendra en compte les aspects économiques et réels du secteur de la pêche actuellement».

L. N.B.