Etat palestinien Union européenne : quelle position ?

Etat palestinien Union européenne : quelle position ?

Abbas a appelé Catherine Ashton, chef de la diplomatie de l’Union européenne, à appuyer la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU.

Mme Ashton, reçue, hier, dimanche, par le Premier ministre israélien, s’est bornée néanmoins à indiquer qu’elle était «venue dans la région pour continuer les discussions avec les Palestiniens et les Israéliens sur le processus de paix au Proche-Orient». Dans un bref communiqué, elle a fait état de «son désir de voir les négociations de paix redémarrer».

La veille, elle avait rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas qui a sollicité l’appui de l’UE pour la demande d’adhésion d’un Etat de Palestine à l’ONU le mois prochain, une requête à laquelle s’opposent vivement les Israéliens.

Quelques jours auparavant, Abbas avait déclaré dans une interview à un quotidien jordanien qu’une adhésion pleine et entière d’un Etat palestinien à l’ONU en septembre prochain changera la «formule juridique» de la situation palestinienne. «Une reconnaissance internationale de notre Etat, sur la base des frontières de 1967, en fera un Etat sous occupation. Cela va changer la formule juridique de notre situation». Les Palestiniens espèrent ainsi contraindre Israël à respecter ses obligations légales en tant que puissance occupante d’un autre Etat-membre de l’ONU. «L’ONU sera notre référence. Israël, bien sûr, poursuivra sa pression pour nous empêcher de croître», a-t-il ajouté. «Les choses deviendront plus claires dans les prochains jours. Nous voulons aller aux Nations unies car les portes des négociations ont été fermées. Si elles rouvrent, nous les accepterons», a répété Abbas. Le camp palestinien a fait état par ailleurs de «progrès» dans la position de l’Union européenne bien que l’UE reste divisée sur cette question. Certains pays comme l’Allemagne et l’Italie étant opposés à la démarche palestinienne, d’autres comme l’Espagne la soutenant et les derniers, enfin, telles la France et la Grande-Bretagne, gardant leur option ouverte. En l’absence de toute perspective de reprise des négociations de paix, au point mort depuis un an, Abbas doit présenter, en qualité de leader de l’OLP, la requête palestinienne au secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon le 20 septembre prochain à l’Assemblée générale des Nations unies. Les Palestiniens veulent obtenir une adhésion à part entière de leur Etat à l’ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avant la Guerre des Six jours, soit la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est. Ils se heurtent toutefois à l’opposition des Etats-Unis qui menacent de faire échouer la requête palestinienne en utilisant leur veto au Conseil de sécurité. Une demande d’adhésion à l’ONU doit être validée par le Conseil. Pour contourner le veto américain, les Palestiniens pourraient alors se tourner vers l’Assemblée générale afin «d’élever leur statut à l’ONU d’observateur à Etat non-membre». Cette formule leur permettrait de devenir membre à part entière de toutes les agences de l’ONU, comme l’OMS (Organisation mondiale de la Santé), l’Unesco, l’Unicef, où les Palestiniens ne siègent qu’en tant qu’observateurs.

Les Palestiniens espèrent obtenir le soutien de «plus de 150 pays» sur les 192 membres de l’ONU en faveur de la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

R. I. / Agences