Le premier ministre israélien a également exprimé lundi son opposition à un gel de la colonisation et à un retour aux frontières de 1967.
Netanyahou avait deux mots tabous : «État palestinien». Il a fini par les prononcer dimanche pour la première fois pendant la réunion du cabinet, sans pour autant lever l’ambiguïté sur les intentions de son gouvernement, ni accéder aux demandes de Barack Obama. «Clairement, nous devons avoir certaines réserves concernant un État palestinien dans un accord sur le statut final», a déclaré dimanche le premier ministre israélien.
Nétanyahou continue d’exprimer des réticences vis-à-vis d’une solution pourtant prévue par la «feuille de route», le plan de paix lancé en 2003 par le Quartette (États-Unis, UE, ONU et Russie), et devenue l’objectif affiché d’Obama et d’une grande partie de la communauté internationale. Autant par conviction personnelle que pour ménager les partenaires d’extrême droite de sa coalition, Nétanyahou préférerait négocier un «arrangement» avec les Palestiniens, plutôt que de se retrouver lié d’avance par des mots trop chargés de sens comme celui d’«État». «Lorsque l’on parviendra à un accord sur la substance, nous parviendrons à un accord sur la terminologie», a-t-il assuré.
Pour le reste, ses positions vont à l’exact opposé des demandes exprimées par Obama pendant sa récente visite à Washington. S’il accepte le principe du démantèlement des colonies illégales au regard de la loi israélienne, le premier ministre israélien a réaffirmé dimanche son intention de poursuivre les constructions dans les implantations existantes. Les États-Unis réclament le gel total de toutes nouvelles constructions dans les Territoires palestiniens.
Pas de partage de Jérusalem
Nétanyahou avait aussi jeudi dernier exclu tout partage de Jérusalem, alors que la partie Est de la ville fait partie des Territoires palestiniens occupés en 1967. Plus explicite encore, son ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, a écarté tout retour d’Israël à ses frontières d’avant la guerre des Six-Jours. «Aujourd’hui, un retour aux frontières de 1967, comme on nous presse de le faire, ne mettrait pas fin au conflit et ne garantirait ni la paix ni la sécurité, a-t-il déclaré. Cela reviendrait simplement à déplacer le conflit à l’intérieur des frontières de 1967.»