Le ministre de la défense israélien, Ehoud Barak, presse, mercredi 10 juin, le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, d’accepter l’idée d’un Etat palestinien avant que le chef du gouvernement ne prononce dimanche un discours sur sa conception de la paix.
« La feuille de route stipule clairement que le conflit doit être résolu sur la base du principe de deux Etats pour deux peuples », a affirmé M. Barak à la radio publique.
« Si cette solution devait échouer, il y aurait comme seule entité politique s’étendant de la vallée du Jourdain à la Méditerranée, l’Etat d’Israël.
Dans ce cas, si les Palestiniens ont le droit de voter, il ne s’agira plus d’un Etat juif, mais d’un Etat bi-national et s’ils n’ont pas de droit de vote, il s’agira d’un régime d’apartheid », a prévenu le ministre.
« Ce gouvernement va encore surprendre »
Interrogé sur la possibilité que le premier ministre se prononce pour une solution à deux Etats dimanche, M. Barak a assuré dans une interview au quotidien Haaretz publiée mercredi matin, que le gouvernement Nétanyahou « va encore surprendre les gens » avant de préciser que, quelles que soient les réticences du Likoud (le parti de M. Nétanyahou), « dès l’instant où un gouvernement est engagé par les accords signés par son prédécesseur – ce qui inclut la feuille de route, laquelle parle bien de deux Etats – que peut-il faire d’autre ? » Et le ministre de la défense d’ajouter : « Ce n’est pas une mauvaise chose que ce soit inclus » dans la feuille de route.
M. Barak, qui est également chef du Parti travailliste, a rencontré mardi à Jérusalem l’émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, qui s’est prononcé pour une reprise et une conclusion rapides des négociations de paix.
M. Mitchell, qui s’est également entretenu avec M. Nétanyahou, doit rencontrer mercredi la chef de l’opposition israélienne, Tzipi Livni, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, à Ramallah, en Cisjordanie.
Jusqu’à présent, M. Nétanyahou a résisté aux demandes de l’administration américaine et du reste de la communauté internationale de geler la colonisation et d’accepter la solution d’un Etat palestinien.
Il a annoncé qu’il exposerait dimanche à l’université Bar-Ilan de Tel-Aviv « les grandes lignes de sa politique pour obtenir la paix et la sécurité ».