Chaque structure publique de santé doit désormais présenter un projet d’établissement où seront spécifiés les orientations et développements futurs en matière médicale, de soins infirmiers et de climat social. C’est la nouvelle feuille de route pour faire face à la situation délétère que connaissent nos structures de santé.
Le nouveau dispositif devrait mieux codifier et uniformiser la gestion de ces établissements, ce qui signifie une meilleure organisation de ces derniers et par conséquent une prise en charge plus efficace des attentes du malade.«Il s’agit d’une exigence du ministre de la Santé lui-même et qui suppose que chaque structure publique de santé présente un projet d’établissement où sont spécifiés les orientations et développements futurs en matière médicale, de soins infirmiers et de climat social», a expliqué, hier le responsable de la mise en œuvre de ce dossier au niveau du ministère de la Santé.Le système de santé publique est en souffrance depuis plus d’une vingtaine d’années privant une large population des soins de qualité. Les conditions d’accueil des malades dérogent à toutes les règles élémentaires d’hygiène et d’humanisme.
Les témoignages recueillis auprès de certains patients inclinent au pessimisme. Une attitude motivée par une prise en charge indécente qui commence par le manque de conscience professionnelle de certains agents des corps médicaux et paramédicaux. Les anomalies les plus récurrentes relevés par ces témoignages vont de l’absence d’hygiène, la pénurie de médicaments, aux chambres infestées par toute sorte de bestioles, cafards, rongeurs et autres, sanitaires bouchées, absence d’eau…sans parler de la température suffocante à l’intérieur des chambres, car rare sont celles qui dispose d’un climatiseur. Dans ce contexte affligeant, les patients qui ont eu la chance de ne pas contracter de maladie nosocomiales au cours de leur séjour, sont appelés pour les besoins de leurs interventions chirurgicales de passer leurs radios, voir même leurs analyses chez le privé.Une situation délétère qui appelle à une réforme urgente qui devrait cibler en premier lieu le savoir faire médicale et la gestion de ces établissements devenues de véritables mouroirs. Jusque-là, les établissements hospitaliers ne disposaient pas de projets à même de leur permettre une meilleure «efficience» en matière de gestion mais se géraient «chacun à sa manière», tente de justifier Mohamed Talhi du ministère de la Santé, notant «l’impact positif» de cette nouvelle démarche.«Nous aurons un plan de développement de ces établissements plus codifié et plus uniformisé, ce qui signifie une meilleure organisation de ces derniers et par conséquent, une prise en charge plus efficace des attentes du malade», a-t-il encore expliqué, soulignant, à ce propos, l’importance de la «complémentarité» et «coordination» «entre les différentes structures sanitaires». «Nous ne pouvons plus demander au malade de se démener ailleurs tout seul s’il ne trouve pas la prise en charge adéquate dans une structure donnée. C’est au personnel de cette dernière de l’orienter comme il se doit vers une autre pour qu’il ne soit pas livré à lui-même», a indiqué Talhi. Plusieurs rencontres sont programmées dans le cadre de mise en œuvre de cette nouvelle feuille de route. Elles concerneront les gestionnaires et autre personnel des établissements publics hospitaliers. Effet d’annonce ou réelle prise de conscience? Cela reste à prouver puisque il y a toujours eu dans toutes nouvelles dispositions prises par les autorités une certaine distance entre les intentions proclamées et la pratique sur le terrain.Assia Boucetta