Les prix du pétrole risquent bel et bien de s’effondrer en 2013. Camille Sari, professeur à la Sorbonne et expert financier, a mis en garde les autorités algériennes contre ce probable scénario.
»Si réellement le scénario d’une crise économique dans la zone euro venait à se concrétiser, le prix du pétrole s’effondrerait inévitablement », a assuré cet expert dans les colonnes du quotidien Liberté. A ce sujet, il n’a pas manqué de rappeler qu’en décembre 2008, le prix du pétrole était « descendu de 150 dollars à 36 dollars le baril ».
« Les recettes pétrolières se sont alors effondrées et le budget de l’État a été mis à rude épreuve. J’avais dit que dans le prix du pétrole, il n’y a pas que l’offre et la demande à prendre en compte, mais il y a aussi le facteur spéculatif qui est très pesant », relève encore Camille Sari d’après lequel « l’hypothèse de voir les prix du pétrole rechuter à nouveau à 36 dollars le baril n’est pas à écarter ». Dans ce contexte, il appelle le gouvernement algérien à procéder rapidement à la diversification de l’économie nationale. Camille Sari préconise également de revoir la gestion des réserves de changes de l’Algérie. « J’ai alerté sur le danger des placements des réserves de change algériens sur les bons du Trésor américains (75 Mds de $) et européens (pays à risques). Les politiques de création monétaire expansionnistes (faire tourner la planche à billets) menées par les grandes banques centrales sont défavorables aux pays créanciers qui se font rembourser en monnaie de singe », argue-t-il en indiquant que »les réserves de gaz ont une durée de vie qui ne dépasse pas 20 ans et les réserves de pétrole une dizaine d’année ».
L’Algérie doit donc améliorer, en urgence, « la productivité et la gouvernance des entreprises et des institutions ». Pour ce faire, elle doit « développer des programmes de formation technique et technologique », insiste à ce sujet Camille Sari.