Annuler l’Euro 2016 « serait une défaite et cela donnerait une victoire aux terroristes ». Le premier ministre français Manuel Valls a réaffirmé mercredi 23 mars sur Europe 1 au lendemain des attentats de Bruxelles, qu’il n’envisageait pas une seule seconde de renoncer au championnat d’Europe de football qui se tiendra en France du 10 juin au 10 juillet.
Mais il est tout aussi certain que la compétition qui doit attirer sur le sol français deux millions de personnes ne pourra pas se tenir dans les mêmes conditions de sécurité que l’édition 2012 en Pologne et Ukraine ou que la Coupe du monde 1998 dans l’Hexagone.
« La menace terroriste a été intégrée à nos réflexions depuis le début. Dans ces moments-là, il ne faut pas ajouter de la peur à la peur. On ne peut pas faire mieux en termes de sécurité pour l’Euro », se défend dans L’Equipe le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard.
« La responsabilité revient à ceux qui gèrent l’ordre public »
Si l’avis de maintenir l’Euro est largement partagé, y compris à l’UEFA (l’instance organisatrice), certains responsables de cette instance avancent de nouvelles mesures pour assurer la tenue optimale de l’événement. Vice-président de l’UEFA et ancien président de la fédération italienne, Giancarlo Abete, a évoqué la possibilité que quelques rencontres se disputent à huis clos, sans aucun spectateur.
« D’un point de vue technique, le risque de huis clos peut toujours exister parce que nous parlons d’une compétition où les matches doivent avoir lieu. Il n’y a pas de match que l’on peut repousser à une autre date. Mais il me semble qu’aujourd’hui les priorités ne sont pas celles-là », a-t-il expliqué sur l’antenne italienne de Radio 24.
Toujours une menace sur les fan-zones
Hasard du calendrier, c’est justement ce mardi 22 mars qu’avait lieu au ministère de l’Intérieur une réunion du comité de pilotage de l’Euro 2016 autour de Bernard Cazeneuve et d’Alain Juppé, représentant des villes hôtes de l’Euro. Au-delà de la tenue des rencontres, la question des fan-zones a été au coeur des discussions. Dans chaque ville, un espace doit accueillir les supporters qui n’auraient pas de billets pour les matches. De 10.000 à 100.000 personnes y sont attendues selon les villes.
Elu niçois, le député Les Républicains Eric Ciotti réclame leur suppression.
Je pense par contre qu'il faudra supprimer les "Fan Zones" pour l'#Euro2016, car elle sont plus difficiles à sécuriser. #GGRMC
— Eric Ciotti (@ECiotti) 22 mars 2016
Ce n’est pour le moment pas à l’ordre du jour même si Bernard Cazeneuve a affirmé que la position n’est pas définitive. « Il faut avoir la souplesse qui permettrait, le cas échéant, de reconsidérer nos positions sur telle ou telle fan-zone », a expliqué le ministre de l’Intérieur. Pour sécuriser les espaces, il a annonce une importante contribution de l’Etat. « L’Etat contribuera aux projets d’investissement de vidéoprotection dans les fans zones à hauteur de 2 millions d’euros », a-t-il précisé.
Une certitude, il s’agira d’espaces clos ou fermés et le public fera l’objet de palpation et de détection de métaux (comme dans les stades), selon les informations du Monde. Le quotidien affirme aussi que les villes qui souhaitent organiser des retransmissions sur écrans géants devront le faire dans des gymnases ou des salles de spectacles mais ne pourront pas les organiser sur la voie publique.