L’image de l’ancien ministre de l’énergie savourant des retrouvailles avec les cérémonies officielles même au siège de l’ambassade algérienne à Washington ne laisse plus l’ombre d’un doute. Cet homme qui est diabolisé depuis plus deux ans en Algérie où il est condamné, sans procès, a achevé sa «traversée de désert».
En l’invitant à assister à la cérémonie commémorative du 1er novembre, l’ambassadeur d’Algérie à Washington a dû recevoir le feu vert voire l’ordre d’Alger. Chakib Khelil n’est plus l’ex ministre indésirable sur lequel pèsent de lourds soupçons de corruption, de détournement et de pot-de-vin dans la scabreuse affaire de la filiale algérienne de la firme italienne «Saipem».
Sa présence à la résidence de l’ambassadeur d’Algérie aux Etats unis est en tout cas un indice probant que l’affaire Khelil n’est désormais plus une. L’homme affichait un large sourire devant le flash du photographe qui a immortalisé ce moment…attendu. Et hop, le cliché a vite atterri sur les réseaux sociaux comme pour «populariser» ces retrouvailles improbables entre l’Etat algérien et cet enfant terrible du pétrole.
Chakib Khelil qui est très connu à Washington a dû apprécier comme il se doit ce moment au milieu d’un aréopage de diplomates algériens et étrangers qui participaient à la soirée.
Belle image à Washington…
Pour cause, lui qu’on disait définitivement sur la touche recevait ce jour là l’équivalent d’une médaille de reconnaissance. Il a retrouvé la respectabilité qui était la sienne du temps où il était le Big-boss du pétrole et du gaz algérien. Sa côte de popularité et de crédibilité va certainement grimper dans les milieux d’affaires et l’establishment US. Exit Saipem et toutes ses affaires auxquelles son nom a été associé à tort ou à raison. C’est précisément la suite excitante que l’opinion nationale et sans doute étrangère attend de connaitre.
Après cette remise en selle ostentatoire voire officielle, Chakib Khelil sera-t-il déclaré hors d’atteinte de la justice ?
Saâdani confirme
Ou plus encore, sera-t-il réhabilité même politiquement en qualité par exemple de conseiller du président voire même ambassadeur aux Etats unis ou à Londres ? C’est très possible quand on entend Amar Saâdani dire tout le bien qu’il pense de Chakib Khelil qu’il a érigé en «meilleur ministre de l’énergie depuis l’indépendance».
Autre révélation du chef du FLN : Chakib Khelil serait «victime» de certains officiers du DRS qui voulaient d’après lui «pousser le président de la République vers la sortie» en ciblant Khelil. Pour Saâdani, le dossier Khelil «est vide» puisqu’il a été établi «sur la base d’accusations sans fondements rapportées par la presse».
Habitué à faire des annonces très importantes, comme la teneur de la révision de la constitution, Amar Saâdani a sûrement été mis au parfum des sous et dessous de l’affaire. Et si Chakib Khelil était finalement innocent de tout ce qu’on lui reproche ? Cela parait désormais presque comme une évidence, du moins du point de vue des hautes autorités du pays.