Pour l’ancien meneur de génie de la grande EN des années 80, Lakhdar Belloumi, “la cruelle défaite de vendredi (m’a) fait mal. Très mal”. “J’ai été grandement déçu, notamment par le résultat final. Perdre de cette manière est rageant, mais il faut bien admettre que nous n’avons rien fait pour gagner”, soulignait-il, dépité, au lendemain de la glissade des Verts à Mongomo face au Ghana d’Asamoah Gyan. “Nous avons, certes, légèrement dominé les débats, mais sans plus.
Les changements de l’entraîneur n’ont absolument rien apporté. Ils sont même très discutables. Il n’y a qu’à se référer à cette incroyable statistique de zéro tir cadré en quatre-vingt-dix minutes pour comprendre la détresse et la pauvreté du jeu de l’EN ! Personnellement, je ne comprends pas ces choix de Gourcuff relatifs à l’incorporation de Ryad Mahrez et Islam Slimani. Ces deux éléments ont complètement raté leur première sortie face à l’Afrique du Sud. Ils n’ont rien démontré sur le terrain. La logique aurait voulu que l’entraîneur les laisse sur le banc et ne les fasse pas jouer. Le bon sens aurait voulu que d’autres éléments soient lancés, comme Abdelmoumène Djabou et Hilel Soudani. Je n’ai, d’ailleurs, pas encore compris pour quels motifs ces derniers cités sont écartés du onze”, abondera, dans le même sens, le Ballon d’or africain de 1981, avant d’ajouter, toujours à ce propos : “Aussi, aurait-il fallu laisser Ishak Belfodil sur le terrain et lui associer un autre attaquant, pas le remplacer au poste par poste. Gourcuff n’a, en fait, rien changé. Il n’a pas trouvé de solutions aux problèmes qu’il s’était lui-même créés.” Mais plus que le constat du match en lui-même, Lakhdar Belloumi estime que “la glorification exagérée des joueurs et le fait que tout le monde ait vu cette équipe plus belle qu’elle ne l’est vraiment a fini par rendre la vérité du terrain encore plus cruelle”. “Ce n’est pas pour tirer sur l’ambulance, mais j’estime que beaucoup de ces joueurs sont surestimés et ont été gonflés par la presse, notamment par certains journalistes. Je citerai pour exemple un gars comme Lacen que personne n’avait remarqué avant sa sortie sur remplacement. En ne le voyant pas sur le terrain, je m’étais dit : tant mieux pour l’EN ! Mais lorsque Gourcuff l’a fait sortir, j’étais abasourdi. Je ne savais même pas qu’il jouait, tellement il était transparent et inexistant sur le terrain. Alors, au lieu de trop parler dans les journaux et d’affirmer que lui et ses coéquipiers sont meilleurs que les joueurs de notre génération, il ferait mieux d’apprendre d’abord à tenir convenablement son rôle sur un terrain de football”, assène le consultant de Liberté.
“Lacen ? Je ne l’ai vu qu’à
sa sortie !”
Et de renchérir : “Comme Sofiane Feghouli et Yacine Brahimi n’avaient pas évolué à leur niveau, l’équipe n’a pas marché devant. Je sais que ce n’est pas facile dans les conditions climatiques qui sévissaient à cette heure précise de la rencontre. Cela n’explique pas tout, mais lorsqu’on ne fait rien pour gagner une rencontre à ce niveau, les erreurs commises, notamment en fin de match, se payent cash.” Quid du troisième match décisif face aux redoutables Lions de la Téranga d’Alain Giresse ? Belloumi pense que “cela se jouera d’abord dans la tête”. “On a été baladés face à l’Afrique du Sud, mais on s’est quand même imposés. On a mieux maîtrisé la rencontre face au Ghana, mais on a été punis. Maintenant, il faudra sortir le grand jeu face à la meilleure équipe du groupe, le Sénégal. En football, tout reste possible. Une bonne préparation psychologique est indispensable. Il faudra que les joueurs mesurent l’importance de ce dernier match, qu’ils pensent à l’honneur du football algérien, au public qui attend énormément d’eux”, préconise l’ancienne idole de toute une génération.
R.B
