La grève des enseignants, déclenchée par les syndicats du CNAPEST, du SNAPEST et de l’UNPEF, s’est caractérisée, dimanche, à sa quatrième semaine, dans des wilayas du centre du pays, par un essoufflement au niveau des cycles primaire et moyen et une mobilisation accrue au niveau des lycées, a-t-on constaté.
Dans la wilaya de Blida, la directrice du secteur, Malika Derdek, a confirmé que la grève se poursuit « à une grande échelle » au niveau du cycle secondaire, mais connaît un « net recul » dans les cycles primaire et moyen.
Le chargé de la communication au niveau du CNAPEST, Bendehib Smail, fait état, pour sa part, du « ralliement à la grève, dimanche, de nombreux établissements du primaire et du moyen et de la paralysie totale de la quasi-totalité des lycées ».
Dans la wilaya de Médéa, des signes d’ »essoufflement » commencent à apparaître dans le cycle primaire où le taux de suivi de la grève est en nette « régression », en ce début de semaine, par rapport aux autres jours, de l’avis même de syndicalistes affiliés à l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (UNPEF).

La mobilisation dans le cycle primaire enregistre un « recul palpable », principalement au niveau des établissements scolaires situés dans les grandes agglomérations urbaines, où beaucoup de grévistes ont repris le travail, dès la troisième semaine du mouvement de grève, a appris également l’APS de la direction locale de l’éducation.
La mobilisation pour la grève s’est accentuée toutefois dans le cycle moyen où les enseignants boycottent, depuis samedi dernier, les cours de perfectionnement pour protester contre « le refus de la fonction publique d’intégrer la prime d’expérience professionnelle, malgré les engagements de la tutelle ».
Un refus à l’origine de la « forte » mobilisation signalée, dimanche, à travers plusieurs établissements du cycle moyen ou de nombreux cours dispensés par des enseignants, en stage de perfectionnement, ont été annulés, selon un responsable local de l’UNPEF.
Le cycle secondaire, peu touché, au début par ce mouvement de grève, est gagné, à son tour, par cette contestation, avec la « paralysie » de plus de la moitié des établissements de la région.
Selon la direction de l’éducation une vingtaine de lycées, sur un total de 48, sont touchés par la grève, principalement dans les zones rurales où la mobilisation reste très forte, a-t-on ajouté.
A Boumerdès, la poursuite de la grève a été constatée notamment au lycée Mohamed Laid El Khalifa du centre-ville, où la plupart des enseignants ont refusé de rejoindre les classes, à l’exception des enseignants contractuels qui continuent de vaquer normalement à leur travail.
Le chargé du suivi de la grève au niveau de la direction de l’éducation a relevé des taux de suivi de 3,37% au niveau du primaire, de 29,23 % au niveau du moyen et de 47,67 % au niveau du secondaire, soit un taux moyen de suivi de 21,20%.
Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, le niveau de suivi de la grève au niveau des établissements des trois paliers, diffère selon l’affiliation syndicale des enseignants. Au fort suivi du mouvement constaté notamment au niveau des lycées du chef-lieu de wilaya, s’oppose une faible adhésion à la grève d’enseignants appartenant au syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef), qui s’est démarqué, dès le début, de ce débrayage, comme l’ont rapporté à l’APS des enseignants relevant de ce syndicat.
A Bejaia, la majorité des établissements scolaires de la wilaya ont poursuivi, dimanche, leur mouvement de grève, affichant « une détermination d’aller au bout de leurs revendications », a confié à l’APS, le coordinateur de wilaya du CNAPEST, Slimane Zenati, relevant, que de « nouveaux grévistes, notamment dans les cycles primaires et moyens ont rejoint leurs rangs ».