Essais nucléaires en Algérie : une députée française s’indigne

Essais nucléaires en Algérie : une députée française s’indigne

L’une des séquelles de la colonisation française sur les terres algériennes est le déchet nucléaire engendré suite aux essais de l’armée coloniale en Sahara algérien.

En effet, outre les malformations physiques de certains nouveau-nés qui persistent de génération en génération dans les rangs des habitants de ces zones périphériques à fort radiation, le sol n’a pas été à l’abri de ce crime.

Malgré la volte-face des autorités française sur le sujet, de plus en plus de voix s’élèvent pour lever le voile sur les conséquences des essais nucléaires de l’armée coloniale française sur l’environnement en Algérie.

Ainsi, dans une question écrite adressée au Ministre des Armés, la députée française, Charlotte Leduc, a abordé la question de la transparence sur les déchets nucléaires militaires laissés par l’armée française en Algérie.

Dans ce sens, la députée de Moselle s’est questionné sur la réelle transparence des chiffres annoncés par les services de l’armée française quant aux déchets nucléaires des opérations militaires et autres essais sur le sol algérien entre 1960 et 1966.

« Mme Charlotte Leduc attire l’attention de M. le ministre des Armées sur les déchets nucléaires d’origine militaire et notamment les déchets contaminés enfouis sur les sites des essais nucléaires français en Algérie. » lit-on dans sa question écrite adressée au Ministre des Armées.

La députée de la Moselle a, en outre, ajouté, « Selon l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, la France a produit un total de 1 670 000 m³ de déchets radioactifs depuis le lancement de ses programmes nucléaires après la Seconde Guerre mondiale. » indique-t-elle.

Faisant rappeler que 150000 m³ de ces déchets nucléaires sont directement issus du programme nucléaire militaire français, Charlotte Leduc a expliqué que « ces déchets nucléaires sont le résultat du développement, de la fabrication, des essais, du déploiement, du démantèlement d’armes nucléaires, comme des réacteurs, des sous-marins et du porte-avions à propulsion nucléaire et des nombreuses installations afférentes à la construction de cet arsenal. » assure-t-elle.

Le contenu de la question écrite de la députée de la Moselle au Ministre des Armées françaises

Essais nucléaires de la France en Algérie : la face cachée du crime

À l’image de nombreux crimes étouffés, les forces des services de la France coloniale ont fait la sourde oreille quant aux atrocités commises sur le sol algérien.

Selon le rapport n° 5144 (en date du 3 mars 2022) établi au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, sur la préparation de la cinquième édition du plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), l’armée française a fait noyer le poisson à propos des déchets nucléaires laissés en Algérie.

C’est ce que la députée de la Moselle, Charlotte Leduc signale en soulignant un « manque de transparence sur les déchets nucléaires militaires. » explique-t-il.

Selon ce même rapport, il est préconisé au ministère des Armées en France « d’intégrer dans la prochaine édition du PNGMDR des éléments sur la gestion des déchets nucléaires militaires » lit-on sur la question écrite de Charlotte Leduc.

Cette dernière a renforcé ses propos en évoquant une étude, intitulée Déchets nucléaires militaires : la face cachée de la bombe atomique française, réalisé par des experts indépendants qui exposent, de leur côté, « des interrogations sur des catégories de déchets nucléaires militaires.

Dans cette étude, « il est souligné que tous les déchets ne sont pas répertoriés, notamment ceux issus des essais réalisés par la France en Algérie entre 1960 et 1966. » ajoute-t-elle.

Finalement, la députée a demandé au Ministre des Armées française « ce qu’il compte faire afin de renforcer la transparence sur le domaine sensible des déchets nucléaires militaires et s’il va publier les quantités de déchets contaminés enfouies sur les sites des essais nucléaires en Algérie. » indique-t-elle.