Essais de Reganne : un député français responsabilise l’Algérie

Essais de Reganne : un député français responsabilise l’Algérie

Invité d’une émission de la chaine Berbère télévision, le génie des mathématiques et député français, Cédric Villani, n’a pas hésité à lâcher ses quatre vérités en ce qui concerne les essais nucléaires perpétrés par la France, à Reganne, dans le Sahara Algérien, pendant les années 1960.

Dans son intervention, Cédric Villani a tenu d’abord à expliquer que « l’Algérie est un pays qui m’est excessivement cher, un pays ou mes parents sont nés et un pays ou je suis allé régulièrement ces dernières années ». Le génie des maths a confié qu’il était « sensibilisé à tout ce qui touche la cause Algérienne et le peuple Algérien ».

« J’ai fait partie de ceux qui ont œuvré pour la reconnaissance par la France de ce qui s’est passé avec Maurice Audin », indique Cédric Villani qui explique qu’il était donc « tout à fait naturel » qu’il s’intéresse également au dossier des essais nucléaire réalisés par la France coloniale en Algérie.

Les essais de Reganne, une blessure en plein désert

Cédric Villani confie, qu’avant quelques années, il « n’avait pas conscience du tout », de la gravité de ce dossier, et qu’il avait donc pris conscience grâce à un pur hasard, raconte-t-il. « C’est en discutant avec l’auteur d’un roman, Christophe Bataille, il m’envoie un manuscrit en me demandant conseil sur des questions scientifiques liées à l’énergie nucléaire, et dans son livre, qui s’appelle l’expérience, y a ces histoires d’essais, réalisés à Reganne, dans le désert, la façon dont des militaires sont envoyés tout prés du lieu de l’explosion pour tester les effets de la radioactivité sur leur corps ».

« Mais je me suis dit, ce n’est pas possible ! Comment est-il possible que des humains aient été traités ainsi ! » s’exclame Cédric Villani, mathématicien et député de l’Essonne. « Ça me paraissait juste incroyable, alors j’ai creusé, et de fil en aiguille j’ai travaillé sur ce dossier qui est pour moi l’un des dossiers dont il faut se saisir dans le cadre de la relation franco-Algérienne ».

« Je ne sais pas ce qu’il y a dans les esprits du gouvernement Algérien, mais il y a quelque chose d’un peu gênant, car ces essais ont effectivement eu lieu après l’indépendance », finit par lâcher Cédric Villani qui ajoute que « le simple fait que l’Algérie ait autorisé la France à faire ces essais alors qu’elle était un État souverain est quelque chose de très significatif ».

Villani, qui assure que cela faisait probablement partie des accords d’Évian, compare le cas de l’Algérie avec celui de la Polynésie, qui « fait toujours partie de la France », contrairement à l’Algérie, dont « la situation politique est bien plus compliquée, parce que cela (les essais) s’est passé dans un état Algérien souverain qui a laissé faire les choses« , conclu le mathématicien et homme politique.