Essai nucléaire, la Corée du Nord menace

Essai nucléaire, la Corée du Nord menace

La Corée du Nord, récemment sanctionnée par le Conseil de sécurité de l’ONU pour avoir procédé à un tir de fusée, a menacé hier de recourir à un nouvel essai nucléaire après celui de 2006 et de prendre d’autres mesures «d’autodéfense» si l’ONU ne s’excuse pas, a rapporté l’agence officielle nord-coréenne KCNA (Korean Central News Agency). «A moins que l’ONU ne présente des excuses immédiatement, nous serons contraints de prendre des mesures supplémentaires d’autodéfense pour protéger les intérêts suprêmes de notre République», a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un communiqué diffusé par KCNA.

Ces mesures «comprendront un essai nucléaire et des tests de missile balistique», a ajouté Pyongyang à qui de droit. Le 13 avril dernier, le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné le tir de fusée effectué le 5 avril par la Corée du Nord et renforcé le régime de sanctions mis en place à son encontre en 2006. Des sanctions qui n’ont pas été du goût de la Corée du Nord qui claque la porte le 14 avril et se retire des négociations à six (Russie, Corée du Nord et Corée du Sud, Etats-Unis, Japon et Chine). Pyongyang ne s’arrêtera pas là. Sa coopération avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est suspendue et ses installations nucléaires réactivées.

Pour être plus explicite, Pyongyang a annoncé avoir repris le retraitement de barres de combustible nucléaire provenant d’un réacteur expérimental. Le régime communiste de Corée du Nord était entré le 9 octobre 2006 dans le cercle restreint des puissances atomiques en procédant à un test nucléaire allant à l’encontre d’un engagement pris en septembre 2005 avec ses partenaires selon lequel elle acceptait d’abandonner ses ambitions nucléaires contre une assistance économique. Après d’âpres pourparlers, un accord avait été arraché le 13 février 2007 pour que la Corée du Nord désactive puis démantèle ses installations nucléaires en échange d’une aide d’un million de tonnes équivalent pétrole. Une aide vitale pour ce pays de 23 millions d’habitants souffrant de pénuries chroniques. Jouant le jeu, Pyongyang s’était engagé à fermer à Yongbyon ses installations produisant du plutonium susceptible de servir à la fabrication de l’arme suprême.

Cependant, les négociations à six sur la mise en œuvre de l’accord achoppaient ces derniers mois en raison de désaccords sur la vérification du démantèlement. La menace nord-coréenne qui semble tester les limites de la nouvelle diplomatie d’ouverture prônée par le président américain fera s’exacerber le bras de fer avec les Occidentaux. A Pékin, où le Premier ministre japonais Taro Aso a entamé une visite de deux jours, un membre de la délégation japonaise a appelé les pays impliqués dans le dossier nord-coréen à réagir avec calme.

LG Algérie