Essai – MINI : Les nouveaux membres de la famille à l’honneur

Essai – MINI :	Les nouveaux membres de la famille à l’honneur
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C’est à Munich, en Bavière, que Bavaria Motors, représentant de la marque Mini en Algérie, nous a conviés à tester pendant deux longues et belles journées la gamme de la marque germano-britannique, dans sa quasi-totalité, avec, à notre disposition, pas moins de 13 véhicules, le premier jour sur route, le deuxième sur piste.

Arrivée à Munich vers 23h, présentations faites, on rentre directement dans le vif du sujet à la sortie de l’aéroport : les MINI sont déjà au parking : deux Countryman et deux Paceman. Martin, notre hôte, remet les clés et programme le GPS, qui devient très facile à l’usage au bout de deux ou trois fois. Destination programmée, direction l’hôtel, situé à Tegrensse, à un peu plus de 80 km de l’aéroport. Un très bon moyen d’entrer directement dans le bain.

Trois-cent kilomètres d’essai sur route au menu

Un parcours d’un peu plus de 300 km à travers la Bavière, avec une incursion en Autriche, est au programme de la journée, avec plusieurs étapes et arrêts au programme, pour permettre l’échange de véhicules entre confrères venus de quatre pays, turcs, ukrainiens, des égyptiens et algériens… à la carte : Paceman S, D et SD, Countryman D et JCW pour John Cooper Works et le Coupé S, SD et JCW.

LG Algérie

Countryman John Cooper Works comme entrée

L’entrée se fait avec le Countryman. Ça tombe bien puisque c’est le modèle le plus vendu chez nous. Un SUV, ou Crossover 5 places, qui n’est pas aussi MINI que ça, avec ses 4.11 m de long, 1.78 de large et 1.56 de haut, le plus grand véhicule de la gamme, habillé ici de la finition la plus radicale, celle arborant la griffe JCW, équipée du ALL4 (transmission intégrale) et habillée d’une belle teinte bi-ton, noir et rouge vif. Ce beau rouge vif que l’on retrouve sur les étriers de freins et dans l’habitacle qui est, relevons-le, superbe ! Les boutons façon aviation, on adore ! Son intérieur dominé par le noir est à la fois classe et sportif, le rouge repris sur la console centrale, le tableau de bord et les portières est du plus bel effet. Le compteur intégré à la console, signature MINI, est certes beau mais peu pratique et pas vraiment lisible. Heureusement que les ingénieurs ont pensé à mettre un indicateur de vitesse numérique sur le cadran du compte-tours placé derrière le volant. Le GPS intégré à son centre dispose certes d’un grand écran lisible, mais peu pratique : vous devez quitter des yeux la route pour voir la carte. Juste au-dessous, le combiné de commandes qui rappelle le logo MINI, composé de l’afficheur et des boutons de la climatisation. La sellerie en cuir est ferme mais confortable, avec une surpiqure blanche et un petite touche premium, une étiquette MINI. Les plastiques dans leur globalité son de bonne facture, avec un effet mousseux sur la planche de bord, mais les fausses notes demeurent à l’instar du plastique dur qui entoure les compteurs en décalage avec l’image premium que veut lui insuffler BMW. Sous le capot, le 1.6 suralimenté à injection directe développe 218 ch à 6 000 tr/mn donne envie de pousser la bête. Le GPS configuré sur la première étape, en compagnie de notre consœur de La Tribune, pour prendre les très belles routes de campagne et de montagne de la région, au bitume impeccable et aux paysages féériques, ils nous permettront d’évaluer au mieux ce Countryman JCW.

C’est parti, une fois la position de conduite trouvée ! Les premiers kilomètres se passent sans encombres, on trouve rapidement ses aises. Le bloc est très réactif, il faut cependant être au-dessus de 2 000 tr/mn pour l’exploiter au mieux. Sa direction est très précise, la boite de vitesses à 6 rapports est agréable et bien étagée.

La suspension de cette version bénéficie d’un tarage spécifique, plus ferme, et d’un abaissement de 10 mm, ce qui lui confère malgré son gabarit et son poids qui dépasse largement les 1,4 tonne, un comportement stable et serein. Nous enchaînons les courbes de campagne autrichienne avec aisance et, malgré un léger roulis dû au « maxi » gabarit, le véhicule demeure stable. Sa transmission intégrale disposant d’un différentiel central électromagnétique y est pour quelque chose, privilégiant le train avant mais pouvant également fournir 100 % du couple aussi bien à l’avant ou à l’arrière, selon les conditions de roulage. C’est d’ailleurs le premier modèle griffé JCW qui reçoit une transmission intégrale. En mode sport la différence est perceptible, puisque la pédale est plus réactive et le moteur monte plus rapidement dans les tours.

Notons, par contre, que les virages permettent permis de constater que l’effet Kart, même atténué, est toujours présent. Son châssis rigide et affûté, synonyme d’un bon comportement, est digne de la réputation MINI, mais la sellerie souffre d’un manque de maintien latéral. Il offre aussi un très bon agrément de conduite surtout sur ces routes allemandes qui constituent une configuration idéale pour ces châssis durs.

Nous avalons quasiment les 120 km de cette première étape sans encombre, découvrant un véhicule qui se veut polyvalent pour une conduite de tous les jours, assez spacieux et pratique pour accueillir toute une famille et qui peut aussi procurer des sensations fortes avec ses 218 ch et l’efficacité du ALL4 qui peuvent, selon le constructeur, le catapulter de 0 à 100 km/h en 7 secondes et le faire pointer à 225 Km/h. Pour un SUV, c’est plutôt pas mal ! Mais ce Countryman ne dispose pas de la radicalité que l’on attend d’un modèle MINI portant la légendaire griffe JCW, du fait de son poids. Les ingénieurs ont opté pour la polyvalence et un compromis agilité/confort pour séduire une clientèle plus large et surtout plus typée, genre père de famille « dévergondé ».

Le Paceman SD comme plat de résistance

Après un déjeuner au bord d’une route de campagne autrichienne, on troque, malgré nous, notre beau Countryman JCW contre le Paceman SD. Non pas parce qu’on ne souhaitait pas tester le Paceman, le dernier né dans la gamme MINI, mais plutôt sa version diesel, n’étant pas commercialisée, pour l’instant, chez nous. Il est à noter que le passage du Countryman vers le Paceman n’est pas dépaysant.

Dénommé par MINI « Sports Activity Coupé »cette version 3 portes du Countryman reçoit un pavillon plongeant vers l’arrière qui lui confère une belle ligne type coupé. D’ailleurs, le nouveau venu dans la gamme MINI reprend à son grand frère bon nombre d’éléments, que ce soit de l’extérieur et la face avant, ou à l’intérieur où il perd cependant une place. Le Paceman est un quatre places avec deux sièges individuels à l’arrière, cependant pas très adaptés au grands gabarits du fait de la ligne de toit . Le coffre perd 20 litres comparé au Countryman qui peut en engloutir 450. Par contre, la poupe est inédite, c’est d’ailleurs le premier modèle MINI à arborer des feux arrière horizontaux. Cette finition « S » est animée d’un 4 cylindres 2 litres diesel développant 143 ch à 4 000 tr/mn accouplé à une boite automatique à 6 rapports avec commande séquentielle.

A l’arrêt, le bruit du moteur est un peu trop présent, mais le son s’atténue sur route. On constate dès les premiers kilomètres que même s’il reprend la base et les dimensions du Countryman, il n’a pas le même comportement. Le Paceman est un peu plus dynamique et plus agile. Le bloc diesel est volontaire, il répond aux sollicitations du pied droit, avec un léger temps de latence qui s’atténue en mode sport.

La boite automatique est très souple, les passages de vitesse se font en douceur, ce qui lui confère un très bon agrément de conduite. Sur certaines portions, on oublierait même que c’est un diesel, si ce n’est le bruit rauque du 2 litres. Comme pour le Countryman, le « Stop & Start » s’avère très réactif et fort utile. Le système coupe le moteur lors des arrêts et le redémarre dès que l’on appuie sur ou l’embrayage, d’une manière assez rapide. Les 90 km de cette deuxième étape ont permis de constater une direction très précise, une suspension ferme – version « S » oblige -, ce qui pourrait être un handicap sur route défoncée. Son appétit oscille entre 6 et 7 litres/100 km. Ce Paceman reprend les qualités et les quelques défauts du Countryman, avec plus d’habitabilité comparé aux autres modèles de la gamme MINI, mais comme son frère, il perd de cet effet Kart qui séduit tant de clients, pour aller chercher une autre cible, plus large, qui veut plus de polyvalence.

Le dessert : Mini Coupé JCW…

Quel dessert ! Après le Countryman et le Paceman, autour du Coupé JCW fort de 211 ch, animé par un 1.6 à injection directe suralimenté, qui lui fait parcourir abattre le 0 à 100 km/h en 6.9 secondes et file à 230 km/h. Le modèle le plus excitant et le plus convoité du plateau, et nous avions eu la chance – et pas que – de finir avec sur le dernier tronçon de 90 km, avec de très belles routes de montagne. Esthétiquement, le Coupé est vraiment atypique. Certes, la partie au-dessous de la ceinture de caisse est identique à celle d’une MINI trois portes standard que l’on connaît tous, mais au-dessus, c’est une nouvelle voiture. Le pare-brise est plus incliné, de 14°, la hauteur baisse de 3 cm avec ce nouveau toit qui. L’autre grand changement et pas des moindres, se trouve à l’intérieur. Le Coupé garde certes la même présentation que la MINI trois portes, avec le compteur central, les commandes de vitres (peu pratiques) qui sont placées dans la partie basse de la console centrale, mais, c’est un biplace, le premier chez MINI. Pas de banquette arrière, ce qui fait gagner au coffre quelque 120 litres pour atteindre les 280 litres. En terme d’habitabilité, ce Coupé qui paraît rikiki de l’extérieur accueille sans peine un gabarit de 1.87m, à l’aise, en partie grâce au bosselage du toit qui fait gagner quelques centimètres au niveau de la tête et des sièges sport plus fins.

Face du volant, il a été aisé de trouver les bon réglages et là, les choses sérieuses commencent. Le démarrage se fait par un bouton, qui actionne un moteur au son envoûtant que distille la ligne d’échappement. Les premiers tours de roues donnent le ton : le Coupé, au contraire des premiers modèles essayés, est axé plaisir ! On y retrouve l’essence même de l’esprit MINI et surtout les sensation d’un bon petit Kart sur route. Chaque pression sur la pédale droite fait hennir les 211 canassons dans une mélodie à faire frémir. Et c’est sans compter sur les parois de ces routes étroites qui renvoyaient le son. Point de ligne droite, avec ce petit joujou c’est courbes et épingles qu’on était partis chercher. Son châssis rigide et affûté, combiné à une direction précise, une suspension très ferme et une répartition des masses de 58 % à l’avant et 42 % à l’arrière sont les ingrédients idéaux à ces conditions. En sortie d’épingle, le deuxième rapport poussé jusqu’à ses derniers retranchements permet d’atteindre facilement les 110 ou 120 km/h à l’entrée l’épingle suivante, excellente mise à l’épreuve un fréinage qui s’est montré mordant et efficace et des sièges sport qui ont assuré. L’ESP ou, plutôt, comme le souligne les gars de MINI, l’EDC, n’est pas très intrusif et vous laisse une petite marge de manœuvre. La sensation de sportivité est accentuée par son becquet rétractable qui s’active à partir de 80 km/h et se rabat en dessous de 60 km/h. Mais petit bémol : dès qu’il est déployé, vous être privé de plus 50 % de visibilité, une visibilité à la base très restreinte avec sa mini-lunette arrière. A l’arrivée, les canassons de cette petite bête sont ne se sont pas montrés très gourmands, l’ordinateur de bord affichait un peu plus de 10 litres/100 km, une valeur respectable lorsqu’on a frisé aussi souvent la zone rouge.

Si ce Coupé n’est pas vraiment adapté pour une utilisation quotidienne, il demeure néanmoins ce petit joujou pour adultes et procure de bonnes sensations. Le plaisir est au rendez-vous !

Le Bilan :

MINI offre actuellement une gamme assez complète et cible différents clients. Beaucoup, dont nous d’ailleurs, qui étions étonnés de cet élargissement de l’offre et criions à la perversion de l’esprit MINI au profit de l’aspect commercial, avons eu tort. Le but étant de ne plus restreindre cet esprit à une clientèle précise. Cette gamme permet à tout le monde de trouver un modèle adapté à ses besoins et avoir sa part de l’esprit MINI sans pour autant faire l’impasse sur ses priorités, tout en laissant aux puristes des modèles qui auront gardé 100 % de l’esprit… nous gardons, pour notre part, encore cet arrière-goût de ce succulent « dessert » !

Le suite dans la partie dédiée à la piste ….