Dans les années 30, Peugeot avait produit des automobiles à toit rigide escamotable. Les 401, 601 et 402 portaient alors le nom d’Eclipse. Ce système a pris le nom de CC dans les années 2000 et a permis de jouir du soleil l’été tout en conservant un véhicule utilisable une fois la mauvaise saison venue. La première à en profiter fut la 206. Les 307 puis 207 eurent également droit à leurs variantes CC, avant que le tour de la 308 n’arrive. Lorsque je l’ai découverte pour la première fois en concession, j’ai été agréablement surpris. Teinte noire, intérieur en cuir brun, belles jantes… moi qui ne suis pourtant pas adepte des productions sochaliennes, j’ai du m’avouer séduit par la « petite » dernière. Cette première impression m’a donné envie de l’essayer plus en détail et de vous la faire découvrir.
Rendez-vous est donc pris à Trappes pour récupérer l’auto, en l’occurrence une Féline équipée à ma demande du THP 140, le diesel n’étant, pour moi, pas (ou peu) compatible avec une voiture plaisir. Ce moteur, développé en partenariat avec BMW, équipe déjà plusieurs modèles de la gamme, notamment les 207 et 308. Du haut de ses 1600 centimètres cube, il offre 140 chevaux à 6000 tours/minute et 240 Nm de couple dès 1400 tours (150 chevaux sur les versions à boîte manuelle). Il s’annonce donc souple et probablement agréable pour un usage urbain. Associé à la boîte de vitesses automatique à 4 rapports, les performances annoncées n’offrent rien d’exceptionnel : 205 km/h en vitesse de pointe et 11 »6 pour atteindre les 100 km/h. Puisqu’il faut bien en parler, les émissions de CO² s’élèvent à 192 grammes par kilomètre.
Avec une longueur de 4,44 mètres, une largeur de 2,04 mètres rétroviseurs compris et surtout un poids de 1520 kilos, on est loin, très loin des roadsters anglais ou de la philosophie Chapman. Les usages auxquels se destine cette 308 CC ne sont pas les mêmes non plus, son gabarit n’est donc pas en soit un point rédhibitoire et profite à l’habitabilité, très correcte. Le coffre, avec 403 dm3, progresse par rapport à sa devancière. En mode cabriolet, son volume est réduit à 226 dm3.
Notre modèle d’essai, à savoir la finition Féline, propose de série de nombreuses sophistications : ABS, AFU (Aide au Freinage d’Urgence), REF (Répartiteur Electronique de Freinage), airbags frontaux et latéraux, climatisation automatique bi-zone, amélioration acoustique, pack Visibilité (détecteur de pluie et de luminosité, rétroviseur intérieur électro chromatique, rétroviseurs extérieurs dégivrants et rabattables électriquement et éclairage d’accueil), détecteur de sous-gonflage, direction à assistance variable, ESP, lave-projecteurs, Wip Nav (navigation GPS Europe et kit mains libres Bluetooth), système chauffe-nuque Airwave, pack Cuir et enfin régulateur/limiteur de vitesse. A cette liste, il convient d’ajouter quelques options : aide sonore et graphique au stationnement à l’avant et à l’arrière, alarme, pack Vision (projecteurs directionnels au xénon avec correction automatique de l’assiette) et pack Electrique (sièges avant et rétroviseurs à réglage électrique à mémoire et rétroviseurs indexés à la marche arrière). La seule option manquante à notre véhicule d’essai était donc le système de navigation / téléphonie Wip Com 3D qui offrait un lecteur DVD et un port USB, un disque-dur de 40 Go, la fonction Peugeot Urgence et la cartographie 3D.
Sur la route
Les données techniques et options ayant été énoncées dans la première partie de notre reportage, nous pouvons maintenant passer à l’essai en lui-même.
Premier constat, malgré le gabarit de l’auto, on se sent vite à l’aise. La ville n’a rien d’effrayant et la visibilité, bien qu’entachée par d’imposants montants de pare-brise, est correcte grâce au grand pare-brise. La boite en position Drive est plaisante, mais lorsqu’il est nécessaire de s’extirper d’une situation, elle est parfois un peu longue à rétrograder. La gestion est également surprenante avec l’impression que l’embrayage cire sur les régimes intermédiaires pour accroître l’accélération. Curieux mais efficace puisqu’en dépit d’un poids élevé, cette CC est relativement dynamique et montre une bonne volonté. L’écran du GPS déporté sur le haut de la planche de bord permet de suivre facilement son itinéraire sans quitter la route des yeux. Une simple pression au bout du comodo des clignotants répète la dernière instruction du guidage vocal. C’est pratique et pensé pour ne jamais lâcher le volant. Les rétroviseurs « porte-manteau » offrent une bonne rétro-vision tandis que la fonction « confort » des clignotants permet, d’un simple effleurement du comodo, de faire fonctionner trois fois ces derniers. Les détecteurs de pluie et de luminosité suppriment deux actions de plus au conducteur. Rouler en ville se montre donc peu stressant. Les manoeuvres sont un peu plus complexes à cause d’un manque de visibilité à l’avant comme à l’arrière. Les capteurs de distance à l’avant et à l’arrière dont était équipé notre modèle d’essai sont donc grandement utiles et évitent du même coup d’abîmer la robe de la belle. Le rétroviseur côté passager est indexé à la marche arrière. Tous ces systèmes facilitent la vie de tous les jours et on est en droit d’attribuer une excellente note à cette 308 pour un usage urbain.
Avant de rejoindre les départementales, un court passage autoroutier s’impose. Le départ de la gare autoroutière est une simple formalité. Loin d’être foudroyante, l’accélération est efficace et vous amène à la vitesse réglementaire dans des temps tout à fait acceptables. Régulateur de vitesse actif et toit fermé, on se rend compte de l’excellente insonorisation et du confort appréciable pour de longs trajets. Soudain, une éclaircie. Après avoir mué le coupé en cabriolet, nous reprenons notre route. Une surprise de taille nous frappe alors : le silence ! Avec les vitres remontées et le windstop en place, on discute sans même hausser la voix et la radio s’écoute au même volume que toit fermé. C’est absolument génial ! Le léger souffle du vent nous rappelle toutefois que nous sommes bien en cabriolet, en train de profiter du soleil. Par temps plus frais, il suffit de monter la température sur la commande de la climatisation bi-zone et d’activer le chauffe-nuque et le chauffage du siège pour être dans des conditions idéales. A noter toutefois que la position des boutons de réglage des chauffe-nuques n’est pas idéale, trop en arrière. La tenue de cap de la voiture est très bonne, son comportement aussi. Il est maintenant temps de quitter l’autoroute pour rejoindre le réseau secondaire.
Seconde bonne surprise, le train arrière ne souffre pas de l’impression de surpoids que pouvait avoir la Volkswagen Eos essayée précédemment. Les pneus Continental ContiSportContact 3 en 225/45/17 offrent une excellente tenue de route en limitant les bruits de roulement. La suspension officie efficacement, filtrant bien les imperfections de la route. Toit fermé comme ouvert, la voiture est agréable à mener et aucun bruit ne se fait entendre. Malgré ses points positifs liés à son très bon châssis, on sent que l’on n’a pas affaire à une sportive et que la voiture préfère clairement la balade à rythme tranquille. Chaque freinage un peu trop marqué déclenche les feux de détresse et on se retrouve ainsi à parcourir plusieurs dizaines de kilomètres en coupant les feux de détresse qui se réenclenchent aussitôt après le premier virage ! Toit ouvert, la sensation de cabriolet est peu présente, la faute au grand pare-brise qui vous recouvre quasiment. En rabattant le windstop, le vent se fait alors un peu plus sentir. La voiture se montre donc très agréable et fait la part belle au confort, mais elle manque un peu de piquant : pas ou peu de vent, un moteur avare en sensation, une boîte parfois longue à la détente et qui, une fois la vitesse inférieure enclenchée, reste parfois deux ou trois secondes de trop sur ce rapport… Le mode séquentiel peut alors être appréciable, permettant de reprendre un rôle un peu plus actif dans le fonctionnement de l’auto. Le moteur discret jusqu’à présent se fait alors plus entendre mais ses vocalises ne donnent aucun frisson, là encore c’est très policé.
Que retenir de cette 308 CC THP 140 en boîte automatique sur la route ? En ville, elle est clairement agréable, facilitant la vie de son conducteur autant que possible. Le seul reproche que l’on puisse lui faire, c’est sa boîte parfois longue à rétrograder. Sur autoroute, elle s’avère tout simplement géniale, autorisant les plaisirs du cabriolet sans les inconvénients que l’on s’attend à retrouver à des vitesses élevées. C’est sur le réseau secondaire que le bilan est plus mitigé. Très agréable pour se balader à allure normale, elle offre tout ce que l’on peut attendre d’un véhicule de ce type et à ce niveau de finition : confort, silence et tenue de route sécurisante. Mais dès que le rythme s’accélère et que l’on recherche davantage le plaisir mécanique, on reste sur sa faim. Pour finir, la consommation réelle sur cet essai routier mêlant toutes les types de routes possibles s’est établie à 9,54 litres aux 100 kilomètres (contre 8,8 l/100 km indiqué à l’ordinateur de bord).
Vie à bord
Terminons donc cet essai avec quelques mots sur les caractéristiques et les impressions concernant la vie à bord et les fonctionnalités de cette 308 CC.
Le déverrouillage des portières (ou de la portière, car il est possible de paramétrer seulement l’ouverture de la porte côté conducteur) entraîne le déploiement des rétroviseurs électriques et, selon la luminosité ambiante, la mise en fonction de l’éclairage d’accueil. La combinaison entre la teinte extérieure « Brun Terre d’Ombre » et l’intérieur cuir Grège Lama flatte l’œil, le dessin des sièges est magnifique, ils offrent un bon maintien et permettent de trouver une position de conduite idéale. Un système bien pensé fait qu’en basculant le dossier manuellement, l’assise s’avance électriquement pour faciliter l’installation aux places arrières. Une pression sur un bouton situé en haut du dossier repositionne le siège sur sa position originale. Fonctionnel ! Un reproche toutefois, lorsque je rabats mon siège, l’appuie-tête frotte le haut du long pare-brise.
Maintenant que nous sommes bien installés, intéressons-nous au système Wip Nav. Ce dernier permet de contrôler la radio, le lecteur de CD, le GPS et le paramétrage de certaines fonctions du véhicule. Il est relativement facile d’utilisation, mais il faut bien reconnaître qu’un système avec écran tactile est encore plus intuitif. La saisie des adresses s’effectue en naviguant d’un caractère à l’autre sur le clavier virtuel qu’affiche l’écran de 7 pouces. Ce dernier est lisible en toutes circonstances. La fonction radio est elle aussi bien organisée. La liaison Bluetooth entre le Wip Nav et un téléphone portable s’effectue sans le moindre souci. On apprécie de pouvoir entendre et se faire comprendre sans même hausser la voie alors que l’on roule en cabriolet à 130 km/h ! Un peu plus sur la gauche, les compteurs à fond blanc rehaussés d’un cerclage chromé offrent un design très réussi.
Les places arrières, malgré un dossier trop vertical, offrent un bon confort et permettent d’envisager des trajets à quatre, pour peu que l’on ne soit pas trop grand et que le voyage ne soit pas trop long. Elles disposent de leur propre lève-vitres électrique ainsi que de quatre aérateurs (deux entre les sièges de devant et deux dessous). L’accoudoir central avant autorise un réglage longitudinal et cache un rangement. Celui-ci se ferme à clé, tout comme la boîte à gants réfrigérée, lorsqu’on ferme le véhicule. Le coffre affiche une accessibilité plus que médiocre toit replié. En revanche, en position coupé, il suffit de replier un filet qui marque la limite à ne pas dépasser avec des bagages si l’on veut pouvoir passer en cabriolet pour que l’offre affiche un volume très honnête et une bonne accessibilité. C’est toujours appréciable ! La finition de l’ensemble est excellente, rivalisant avec les standards allemands. Les ajustements sont parfaits et aucun jeu n’est à déplorer.
Alors avant de clore l’essai de cette Peugeot 308 CC THP 140 en boîte automatique, que faut-il en retenir ? Surtout du bien ! Le véhicule est silencieux et confortable en coupé et permet de rouler en cabriolet sans risque de décoiffer madame. Les gentlemen apprécieront. Le moteur affiche une bonne volonté et n’est pas déplaisant à mener. La boite automatique aurait gagné à afficher 5 ou 6 rapports, mais malgré quelques lenteurs au rétrogradage comme au passage de la vitesse supérieure, elle est également plaisante et colle à la vocation de l’auto : la balade coulée où l’on profite du soleil en toute sécurité. Le châssis est sain, les suspensions filtrent bien les imperfections et l’on est presque surpris que les jantes de 17 pouces ne dégradent pas plus le confort. A l’intérieur, on retrouve tous les petits plus qui facilitent le quotidien, des sièges à mémoire jusqu’à l’éclairage d’accompagnement. La voiture est donc très réussie sur tous les plans et répond aux attentes que l’on peut avoir envers un coupé-cabriolet de ce type. Terminons par le prix : notre version d’essai à laquelle il ne manquait que le Wip Com 3D (système GPS plus évolué, disque dur de 40 Go…) et les jantes Lincabur 18 pouces pour être réellement toutes options s’affiche à 34 900 euros. C’est sensiblement moins cher que l’Eos de notre précédent essai pour une voiture qui, il faut le dire, ne fait pas moins bien !