Lazhar, vous avez fait votre réapparition sur le terrain avec les Verts lors de cette confrontation face au Maroc du 27 mars dernier après avoir été écarté par Saâdane. Hadj Aïssa est-il vraiment de retour ?
Déjà, je suis très heureux de ce retour. Benchikha me parle et il m’a redonné confiance. C’est un paramètre important pour un joueur. Je vis ce retour comme un second départ. C’est un privilège que je dois bonifier. Je dois tout donner, je dois me défoncer lors des entraînements. Après les soucis que j’ai eus, je ne dois pas gâcher cette opportunité.
Justement, que s’est-il réellement passé avec Rabah Saâdane qui vous a laissé sur le bas-côté ?
Avec Saâdane, je n’ai pas de problèmes personnels, je n’en ai jamais eu. Ce qui s’est passé, c’est qu’après la rencontre face à l’Egypte (match aller du mois de juin 2009), j’ai réclamé mon passeport car je n’étais pas retenu dans les 18. J’en avais tout simplement besoin pour faire un visa pour l’Angleterre. J’avais un essai programmé avec le club de Portsmouth. Le hic, c’est que la personne qui est allée demander à ce que je récupère mes papiers d’identité a travesti mes propos auprès du coach. Je me suis retrouvé écarté et accusé de semer la zizanie dans le stage par mon envie de partir.

Chaque saison, votre nom est annoncé dans un club européen, pourquoi cela ne se concrétise-t-il jamais ?
C’est simple, je vais vous éclairer car c’est la même rengaine à chaque fois. Les clubs contactent le président Serrar et il demande des sommes folles afin de ne pas me libérer. Pourtant, il sait très bien que j’ai fait le tour de la question en Algérie.
En avez-vous discuté avec lui pour trouver une solution afin d’embrasser une carrière professionnelle en Europe ?
Bien évidemment. Quand je lui en parle, il me tient des propos rassurants, et quand les opportunités se présentent, il tient un autre discours aux agents ou aux directeurs sportifs. Et comme je suis arrivé jeune de Batna (20 ans), j’ai signé un long contrat qu’il était difficile de casser. Hamdoullah, je suis enfin libre ! Et croyez-moi, ça fait du bien dans la tête…
Il semblerait que les Glasgow Rangers aient été intéressés par votre profil, mais que la piste se serait refroidie. Pourquoi ?
Oui, c’est vrai, il y avait un contact avec eux. Mais comme avec Portsmouth, je ne peux pas signer là- bas, car pour obtenir un permis de travail, il faut avoir joué 70 % des matches de son équipe nationale sur les deux dernières années. Cependant, je suis bien entouré (il travaille avec Walid Bouchenafa de Sport Profile) et confiant en mes chances de jouer en Europe la saison prochaine. Et avec mon travail, mon abnégation, j’espère y réussir.
En Equipe nationale d’Algérie, il y a beaucoup de milieux offensifs. Est-ce que la concurrence des Boudebouz, Ziani ou Kadir vous paraît insurmontable ?
Non, la concurrence est une source de motivation pour progresser. Mon objectif est d’être dans le onze de départ. Sur ce match face au Maroc, j’espère que je démonterai mes qualités pour postuler sérieusement à une place de titulaire. Ensuite, je crois que j’ai aussi la faculté d’évoluer à plusieurs postes, je préfère jouer derrière l’attaquant, mais je peux aussi être sur les côtés. C’est aussi une qualité qui peut me donner plus de chance de jouer.
Pensez-vous que le fait de ne pas évoluer en Europe soit un handicap pour postuler à une place de titulaire avec les Verts ?
Non, je n’ai pas de problème avec cette idée, je crois tout simplement que j’ai les capacités pour jouer.
Comment voyez-vous ce match face au Maroc ?
C’est un match difficile. Je dirais que la pression est davantage sur eux. Quant à nous, j’espère qu’on sera prêts à cent pour cent le jour J.
Votre style de jeu et ta coupe de cheveux vous ont valu un surnom dans le monde arabe. On te surnomme le «Baggio arabe». Flatté ?
(Rires…) Le public arabe m’aime beaucoup. J’ai une bonne image et cela est très agréable. Etre comparé à Baggio, c’est très flatteur. Ce fut un grand joueur…