L’attaquant Youcef Ghazzali (23 ans) revient dans cet entretien sur ce qui lui est arrivé au cours de l’exercice précédent. Une saison à mettre aux oubliettes comme le dit l’ex-attaquant du WAT. Il se dit prêt à réaliser une saison 2012 de premier ordre.
A quelques heures de la fin du stage, quel bilan faites-vous de la préparation de l’Entente en Tunisie ?
Rester trois semaines durant loin de la famille surtout en période de Ramadhan n’est pas évident. Il est difficile de se passer de l’ambiance des proches durant ce mois sacré. On a réussi à le faire, sans qu’il n’y ait aucun accrochage entre les joueurs. Je crois qu’ils ont, cette fois, tenu leur rôle en montrant le meilleur visage de l’équipe au cours d’un stage de préparation.
Et du point de vue du travail ?

La préparation de la saison écoulée, qui s’était déroulée à Hammam Bourguiba, a connu son lot de blessés. Hadj Aïssa, Hemani, Yekhlef et Metref sont revenus blessés. Contre l’Espérance de Tunis, l’équipe s’était présentée amoindrie et Metref avait été aligné malgré sa blessure. Cette préparation s’est déroulée sans dégâts et le mérite revient en partie à Boudjemâa, le préparateur physique.
Quels sont les facteurs qui ont fait qu’on n’a pas assisté à des prises de bec entre les joueurs ?
L’esprit de groupe et la camaraderie ont régné durant ce stage, ce qui a fait qu’on n’a observé aucune tension. Il faut que le même état d’esprit soit présent au cours de la saison.
Malheureusement, l’ESS n’a pas pu bénéficier de nombreux matchs d’application. Qu’en pensez-vous ?
On a manqué de matchs d’application, c’est le seul point noir durant ce regroupement. Surtout que l’équipe a connu des changements au sein de son effectif, au cours de la saison et qu’elle est encore à la recherche de sa cohésion. Deux ou trois matchs restent insuffisants pour espérer atteindre tous les objectifs du stage.
Y a-t-il un risque sur les débuts du championnat de l’Entente ?
Cela va être difficile à coup sûr, surtout au début du championnat. On aura intérêt à prendre le maximum de points pour ne pas rater nos débuts.
Que vous est-il arrivé la saison passée ?
J’ai éliminé la saison dernière de mon esprit. Je ne veux plus y penser. Cette saison n’a rien à voir avec celle de la précédente.
Mais on voudrait juste comprendre ce qui vous est arrivé…
Tout a mal démarré, le montant du transfert qui avait été donné était loin de la réalité. On a parlé d’une somme de 3 milliards de centimes. Il n’en était rien. Le WAT a pris la plus grande partie du montant du transfert. Je me suis entendu avec le président du club sur un salaire d’une valeur de 100 millions de centimes et 6 mois d’avance. Je n’avais reçu que 3 mois d’avance sur salaire. La direction du club n’avait pas tenu sa parole. A partir de là, les dérapages ont commencé.
Peut-on dire que tout est rentré dans l’ordre, à l’orée de la nouvelle saison ?
Oui, tout est réglé. A deux semaines de la clôture de la saison passée, je suis monté à Sétif. J’ai rencontré les responsables du club et j’ai trouvé un accord. Je me suis mis à une évidence, je venais de rater une saison. Il me fallait revenir à mon niveau et redevenir le buteur que j’étais quand je portais le maillot du WAT. Il ne faut pas oublier que les débuts des nouvelles recrues à l’entame de la saison 2011 étaient difficiles.
Pour quelles rasions dites-vous que les débuts à l’Entente étaient difficiles pour les nouvelles recrues ?
On avait commencé nos débuts avec les matchs de la Ligue des champions. Il y avait une énorme pression, à cette époque. Il fallait très vite faire des résultats. Ça n’a pas marché à tous les coups. Je suis persuadé que si j’avais commencé par le championnat, les choses se seraient mieux déroulées.
Mais à chaque fois que vous vous distinguiez, comme face au Dynamos et à l’Espérance où vous marquiez trois buts, vous vous mettiez en grève. Puis vous vous faites expulser face à Saïda après avoir marqué…
Je n’avais pas tardé à retrouver mes repères au sein de l’Entente. J’avais marqué face à l’équipe du Dynamos et l’Espérance en Ligue des champions. J’avais continué à marquer en championnat contre le Khroub et Saïda. Mais devant le MCO, l’arbitre a dépassé les bornes en m’expulsant. Les rumeurs avaient circulé à cette époque laissant croire que le club avait l’intention de me poursuivre en justice. Je n’avais pas d’expérience pour gérer tous ses aléas. Ce qui a ralenti ma progression. Je n’arrivais plus à rester concentré sur mon travail. Du coup, les supporters étaient persuadés que j’étais le joueur à problèmes.
Mais ce qui avait surpris bon nombre de personnes, c’est votre absence de 38 jours. Comment l’expliquez-vous ?
J’avais des soucis avec l’armée. Je devais régler ma situation avec l’administration militaire. J’étais considéré comme déserteur. Il me fallait trouver une issue. Ce qui fut fait. C’est ce qui explique mon absence. Ce qui m’avait fait le plus mal est arrivé au mois de mai. Tous les joueurs avaient touché leur chèque d’un mois de salaire. J’étais le seul à observer la scène. Je n’avais pas perçu le mien. On me l’avait fait deux fois, lors de la victoire de la Coupe de l’UNAF en présence du wali. Et là, je reviens aux supporters. Comment faut-il réagir dans ce cas ? On ne se maîtrise plus. On sent qu’on est lésé et on réagi spontanément parfois dans la confusion.
Votre retour n’a pas été accueilli avec les fleurs…
Mis à part ma famille, personne n’a été compréhensif avec moi. Je suis revenu et contre l’ASO, j’étais accueilli par des sifflets. Je comprenais la réaction des supporters, mais j’étais assez fort et j’ai suivi le conseil de mes proches pour tenir le coup.
Et quelle a été la réaction de Serrar ?
Il m’a tenu des propos assez durs et m’avais promis une ponction très importante sur mon salaire. Il m’a demandé de reprendre les entraînements. Un autre président aurait pu me renvoyer sur-le-champ.
Une ponction salariale assez importante, n’est-ce pas ?
Le plus important, c’est d’avoir réglé ma situation. Je remercie à l’occasion Raho et Bouazza d’avoir été très proche de moi.
C’est pour cette raison que vous aviez choisi le numéro de Raho, cette saison ?
C’est la proposition d’un supporter. Je n’ai pas vu d’inconvénient à accepter, bien au contraire.
Etes-vous assez prêts sur tous les plans pour que la mésaventure de la saison passée ne se renouvelle pas ?
Je me suis assez forgé pour ne pas connaître la même mésaventure que la saison. Si je n’apprends les leçons, je ne pourrai pas aller très loin. Non, le scénario de la saison passée ne se renouvellera pas.
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Asamoh, Aoudia, Obangue et Gourmi qualifiés
L’Entente a réussi à qualifier les dernières recrues. Il s’agit des joueurs qui évoluaient dans les championnats étrangers. Aoudia au Zamalek, Asamoah et Obangue, deux étrangers du Ghana, et Gourmi, un émigré. Le seul n’ayant pas reçu sa lettre de sortie est Drass, que l’Entente n’aurait pas encore qualifié.
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Fin de stade aujourd’hui à Monastir, et l’équipe présentée au public face au MOB le 4 septembre
La délégation de l’Entente sera de retour au pays ce dimanche. Seuls les émigrés sont autorisés à rejoindre Paris. Redjardj est chargé de faire les réservations des billets à ces joueurs et au staff technique. Mais l’ESS clôt son stage avec le match contre le nouveau promu du championnat de Tunisie de Division 1, le club de Monastir, drivé, comme on le sait, par Rachid Belhout. Cette formation avait rencontré, en 2009, l’Entente dans le cadre de la Ligue des champions arabe. La rencontre était à deux doigts d’être annulée, comme ce fut le cas pour le match face à l’ASMO, en raison de l’indisponibilité des terrains. Le stade de Monastir connaît actuellement des travaux. Le match devrait se jouer sur le terrain annexe de Sousse. Quant au complexe El Mouradi, qui avait un moment donné interdit le déroulement des matchs sur son terrain, avait fini par autoriser l’ESS et l’USB à jouer sur le terrain de son complexe en raison de la présence des deux équipes dans son hôtel en tant que locataires. Par ailleurs, on a appris que l’Entente compte présenter sa nouvelle équipe à ses supporters le 4 septembre prochain, à l’occasion de la visite du MOB à Sétif. Par ailleurs, on a appris que la reprise est annoncée pour le
1 septembre prochain. Tout joueur qui ne se présentera pas à cette date se verra ponctuer la somme de 20 millions de centimes de son salaire.
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Deux matchs amicaux face au CABBA
En raison du petit nombre de matchs amicaux disputés par son équipe, le président Serrar vient d’avoir l’aval de son homologue du CABBA pour l’organisation de deux matchs amicaux. Les dates ne sont pas encore fixées. C’est aux deux staffs techniques de les fixer. Les rencontres se joueront en deux manches dans les deux villes. Chaque équipe sera l’hôte de sa voisine, à chaque match. Il faut rappeler la contribution de Zedam, le dirigeant du MSPB, qui avait fait de son mieux pour le rapprochement des deux clubs.