ESS-CSC : «Fouara campione, Fouara zahia lyoum !»

ESS-CSC : «Fouara campione, Fouara zahia lyoum !»
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La victoire de l’ESS, suivie de la défaite de la défaite de l’USMA, a déclenché un vent de folie à Sétif et dans toute la région. «Fouara campione, Fouara zahia lyoum !» Une clameur survoltée s’est élevée au coup de sifflet final dans le stade, pour saluer le titre et le doublé concernant cet exercice 2011-2012.

Dans le centre de Sétif, des fumigènes ont illuminé le ciel tout autour d’Aïn Fouara, où des dizaines de milliers de supporters, presque tous habillés du maillot de l’Aigle noir, agitaient des milliers de drapeaux. Les Sétifiens s’apprêtaient à fêter ce triomphe historique pendant toute cette nuit printanière, avant l’arrivée des joueurs au centre-ville.

Une pelouse en «pointillé»…

L’arbitre du match a mentionné sur son rapport que la pelouse comportait des lignes discontinues sur toute sa largeur. On a tôt fait de lui expliquer que deux jours avant le match, les épreuves comptant pour le baccalauréat sportif s’y étaient déroulées.

«Haddad, tes milliards n’y feront rien !»

Les supporters sétifiens n’ont pas manqué d’orner le pourtour de la pelouse de plusieurs banderoles. On pouvait lire sur la plus imposantes d’entre elles ce qui suit : «Haddad, tes milliards n’y feront rien. Le champion, c’est l’ESS !»

Non, Monsieur Zerrouki !

Il a failli mettre le feu aux poudres, l’arbitre du match, M. Zerrouki, en brandissant un carton jaune (le deuxième) absolument injustifié à Djabou. Ce dernier a commis un crime de lèse-majesté en soulevant le devant de son maillot pour montrer le message de remerciement aux supporters qui y était inscrit.

Serrar s’est réuni avec les joueurs la veille du match

Le président Serrar s’est réuni avec les joueurs et les membres du staff, dans la soirée de lundi et cela juste après le dîner. Il a demandé aux camarades de  Benhamou de se surpasser pour réaliser un bon résultat.

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Abordant le sujet de la prime du match, le boss sétifien a demandé à ses joueurs d’en fixer le montant eux-mêmes. La réponse de ces derniers était que leur souci premier est de glaner les trois points et que le volet financier n’avait pas à être abordé en ce moment.

On n’a parlé que du match ASO-USMA !

«C’est vrai que l’ASO ne va pas présenter son équipe type face à l’USMA?», nous demandera Meguenni, avant de nous laisser le temps de demander de ses nouvelles la veille du match contre le CSC. Le milieu de terrain sétifien et ses coéquipiers ne parlent que du match qui se jouera à Boumezrag.

La danse «africaine» de Benmoussa

Les joueurs de l’ESS se sont regroupés en cercle pour fêter le but de Cyril. Ce dernier entamera des pas de danse et il sera immédiatement imité par Benmoussa. Enfin, il faut avouer que danse exécutée par le Tlemcénien relevait plutôt de la danse du ventre.

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Serrar : «Certains, pour nuire à l’ESS, sont prêts à pactiser avec le diable !»

Le président sétifien, avec qui nous avons eu une discussion à bâtons rompus, la veille du match livré par son équipe face au CSC, a donné des précisions en ce qui concerne son club. Il est revenu sur l’affaire qui a fait tant de bruit ces derniers temps et au centre de laquelle se trouvait l’arbitre du match USMA-JSMB. Il nous a beaucoup parlé de l’actuelle saison et un peu de celle à venir. Le ton qu’il a adopté est calme mais on devine aisément toute la passion du football et de l’ESS qui anime le premier responsable du grand club de Sétif. A un seul moment de la discussion, il perdra son calme, ce sera lorsque nous évoquerons avec lui les toutes dernières journées du championnat actuel. Une chose est sûre, l’homme aime passionnément son club qu’il veut voir perdurer tout en haut de la hiérarchie.

«Notre football doit être débarrassé de cette hypocrisie généralisée qui le gangrène»

Le premier thème abordé avec le président de l’ESS est la situation dans laquelle se trouve notre football. Il insistera sur «les deux poids, deux mesures» en ce qui concerne le traitement des clubs de l’élite et cela à tous les niveaux : «Il y a, et il serait hypocrite de le cacher, des clubs qui sont privilégiés. On considère le fait que quand ils sont menacés de relégation, comme une catastrophe nationale et tout le monde se mobilise pour les sauver en utilisant le plus souvent des moyens pas très recommandables. Le même engouement est observé quand il s’agit d’accaparer un titre. Les autres clubs qu’on traite comme mineurs et qui ont le statut de formations de seconde zone peuvent mourir, personne n’en a cure. Ce ne sont pas là des accusations gratuites, il n’y a  qu’à se rendre compte du deux poids, deux mesure qui est adoptés en ce qui concerne les sanctions, la façon dont sont dirigés les matchs, etc. Tout cela se fait dans un immense climat d’hypocrisie. C’est de cela que notre football doit se débarrasser pour espérer le voir à la place qui lui revient dans le concert mondial. Il y a des clubs intouchables et ils sont connus de tous et pour que toutes ces inégalités disparaissent, un large débat sur les maux qui rongent notre football  doit être ouvert.»

«Pour ne rien avoir à regretter»

«C’est  le football d’une région très importante du pays qui est en jeu. Nous ne  pouvons rester insensibles à cela car, pour l’amoureux du club que je suis, la situation vécue par l’ESS et l’état de transition dans lequel il était  m’ordonnaient de  me consacrer totalement aux affaires du club. Il n’était pas question d’aller pleurnicher ça et là pour avoir des fonds. Nous avons agi avec nos moyens et je pense que nous avons fait tout ce qu’il est possible de faire pour que le club atteigne ses objectifs. Nous n’y sommes pas encore, pour ce qui est du titre de champion, il nous faut encore faire des efforts, mais quel que soit le verdict final, dirigeants, membres du staff et joueurs n’auront rien à regretter.»

«La saison prochaine, ce sera autre chose»

C’est avec une certaine prudence que Serrar nous parlera de ses projets futurs en ce qui concerne son club. Il insistera pour dire que parler de la prochaine saison ne peut se faire raisonnablement que si l’on sait quels sont les titres gagnés par le club. Après beaucoup d’insistance de notre part, il dévoilera une partie des projets qu’il a pour le club : «Il faut savoir qu’avec le statut actuel qu’il a ,l’ESS continuera, et cela pendant des années, à faire partie de la crème du football national. Il faut que le club soit géré désormais d’une toute autre manière. Vu son importance et de par la toute autre dimension qu’il a prise, l’ESS peut espérer générer ses propres ressources et pourquoi pas avoir la qualité d’un grand club professionnel. Nous n’en sommes pas encore là, mais je peux vous dire que l’ESS présentera un tout autre visage dès la saison prochaine. Le club se dotera des moyens qu’il faut pour qu’il ne revive pas le cauchemar de ces dernières saisons surtout sur le plan financier. Les choses seront, bien sûr, plus claires quand le championnat sera terminé.»

«Le staff actuel a toute ma confiance»

Abordant le volet technique, Serrar se dit totalement satisfait du travail effectué par le staff actuel : «L’entraîneur et  ses adjoints ont fait d’énormes sacrifices pour que l’équipe retrouve sa compétitivité, l’envie de jouer et surtout des  bases tactiques qui lui ont permis de réaliser les résultats que l’on sait. Il faut savoir qu’au moment de leur installation, ils avaient à repartir de zéro. Avec la Coupe d’Algérie et de grandes chances de remporter le championnat, il leur était difficile de mieux faire. Ils ont bien sûr toute ma confiance et je suis certain qu’ils ont les compétences voulues pour mener le club à bon port.» En guise de conclusion, Serrar dira que l’avenir dévoilera beaucoup de choses et surtout démasquera ceux  qui, par  souci de voir l’ESS au plus bas, sont prêts à pactiser avec le diable.