ESS 1 – CSC 1 (TAB 0 à 3): Du foot, du suspense et un grand Si Mohamed

ESS 1 – CSC  1 (TAB 0 à 3): Du foot, du suspense  et un grand Si Mohamed

Stade : 8-Mai 1945 (Sétif)

Affluence : record

Arbitres : Haïmoudi, Etchiali, Omari

Buts : Demou (76’) (ESS) ; Boulemdaïs (24’) (CSC)

Avertissements : Ziti (10’, 14’), Boukria (71’) (ESS) ; Bellakhdar (19’, 73’), Bahloul (30’), Derrag (45’+1), Maïza (59’), Zerdab (71’), Bezzaz (80’) (CSC)

Expulsions : Ziti (14’) (ESS) ; Bellakhdar (73’) (CSC)

ESS : Khedaïria, Ziti, Boukria, Demou, Mellouli, Karahi, Djahnit, Lamri (Ogbi 68’), Gourmi,   Madouni (Karaoui 46’), Tiaiba (Nadji 70’)

Entraîneur : Madoui

CSC : Si-Mohamed, Bahloul (Boualhia 68’), Belakhdar, Berthé, Maïza, Gil, Sameur, Zerdab, Boulemdaïs (Hediouche 90’), Derrag (Benattia 77’), Bezzaz

Entraîneur : Simondi

L’Entente doit patienter encore pour décrocher son neuvième trophée en Coupe d’Algérie. En tout cas, pas cette saison puisqu’elle vient de quitter la compétition hier en se faisant éliminer aux tirs au but (3-0) sur son terrain par le CSC après 120 minutes de folie et de suspense où cette grande affiche a tenu toutes ses promesses, avec du foot plein les yeux. Dominer n’est pas gagner, surtout en coupe, les Ententistes l’ont vérifié à leurs dépens. Cette rencontre a été caractérisée par trois tournants.

15’, expulsion de Ziti

Au coup d’envoi, on sentait que les deux équipes ne voulaient pas trop oser devant. C’est la prudence qui a caractérisé l’évolution des deux formations jusqu’au premier tournant de cette empoignade survenue au premier quart d’heure du jeu avec l’expulsion de Ziti pour cumul de cartons (15’). On s’attendait alors que le CSC prenne les choses en mains en bénéficiant de cette supériorité numérique, mais c’est tout le contraire qui s’est produit. Ce sont, en effet, les Sétifiens qui décident de passer à l’offensive malgré ce handicap de taille, à l’image de cette première vraie alerte sur un centre de Gourmi sur la droite qui va obliger Cédric à se déployer pour sortir une balle de but sur la ligne (18’). Les Sétifiens dominent légèrement la partie malgré cette réaction constantinoise à la 24’ et ce tir tendu à ras de terre de Bezzaz qui passe à quelques centimètres du poteau droit de Khedaïria, puisqu’une minute plus tard, un tir de Djahnit a failli faire mouche (25’), suivi d’une tentative de Madouni qui était à deux doigts d’ouvrir le score en reprenant de la tête un centre de Boukria (37’).

42’, but de Boulemdaïs

Pendant ce temps-là, le CSC, comme à son habitude, opérait par des contres mais insistait surtout sur le côté gauche, c’est-à-dire le côté droit de l’ESS, là où manquait Ziti. Tantôt c’est Bezzaz qui débordait à ce niveau, tantôt c’est Derrag et c’est lui qui va finir par faire mal à la défense sétifienne. Un premier débordement lui permet de centrer et de trouver Zerdab dans les six mètres. Instantanément, l’ex-Béjaoui reprend du pied au premier poteau, mais trouve, on ne sait trop comment, un Khedaïria à la parade qui sauvera son équipe d’un but certain (39’). Ce n’est toutefois que partie remise puisque Derrag va revenir à la charge une seconde fois, et cette fois-ci, c’est Boulemdaïs qui est à la réception. D’une tête imparable, il reprend victorieusement le centre de Derrag, donnant ainsi l’avantage au CSC (42’). Suivent alors quatre minutes de folie où les troupes de Simondi pouvaient doubler la marque sans qu’ils y parviennent.

74’, expulsion de Belakhdar et égalisation de Demou

Pendant la pause, les Sétifiens vont se remettre de ce coup de massue reçu juste avant la mi-temps. La preuve, c’est une deuxième période de feu qu’ils vont livrer, en pressant leur vis-à-vis jusqu’à leurs derniers retranchements, alors que les Constantinois semblaient se contenter de leur petit avantage en restant tous derrière. Et à force de subir, les Sanafir vont finir par abdiquer. On va assister d’abord à un troisième tournant du match, l’expulsion de Belakhdar pour cumul de cartons (74’). Sur le plan quantitatif, les pendules sont remises à l’heure. Deux minutes plus tard, sur un coup franc de Ogbi, Demou trompe Cédric et rétablit l’équilibre d’une jolie tête plongeante (76’). Le match s’enflamme de nouveau, l’Entente domine, se crée des occasions, mais va manquer terriblement d’efficacité. Rien ne sera signalé d’ailleurs au tableau d’affichage jusqu’à la fin du temps réglementaire.

Cédric fait la différence

Après 90 minutes jouées à 100 à l’heure,  les jambes en prennent un coup, elles deviennent lourdes et c’est ce qui explique la baisse du rythme lors des prolongations. L’Entente, qui a poursuivi sa domination, s’offre tout de même une belle occasion à la 104’ suite à un débordement de Ogbi qui a trouvé Samer au deuxième poteau lequel a vu sa reprise de la tête renvoyée sur la ligne par la défense constantinoise. Les 120 minutes de jeu n’auront pas suffi pour départager les deux équipes, et c’est donc les tirs au but qui vont désigner l’heureux élu pour les quarts de finale. Cet heureux élu a pour nom le CSC qui l’a finalement emporté grâce à un grand Cédric qui a arrêté les trois premiers tirs de l’ESS, respectivement ceux de Ogbi, Karaoui et Gourmi, alors du côté du CSC, Maïza, Bezzaz et Zerdab ont tous transformé leurs essais.

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Madoui : «Nous avons fait un grand match, mais la chance était de l’autre côté»

«On s’attendait à ce que ce match soit très difficile pour nous par rapport aux ambitions de deux équipes, mais dans l’ensemble, je crois que l’Entente a fait un grand match, mais la chance ne lui a pas souri. Il y a eu toutefois quelques détails qui ont influé sur le résultat final, comme cette expulsion de Ziti dès le premier quart d’heure du jeu, même si notre infériorité numérique ne s’est pas fait sentir sur le terrain. Je pense que l’arbitre s’est précipité à expulser Ziti. Il y a aussi la chance qui n’était pas avec nous ce soir, et c’est cela les matchs de coupe.»

Simondi : «C’est Cédric qui a fait la différence»

«C’est une qualification historique pour le CSC et méritée à la fois compte tenu des efforts des joueurs tout au long de la partie et de leur rendement sur le terrain. Ce n’est jamais facile de battre l’Entente sur son terrain, c’était très difficile pour nous et très compliqué. Mais notre victoire est due en grande partie à l’expérience et au talent de notre gardien Cédric que je remercie à l’occasion pour avoir su rester concentré tout au long du match et jusqu’aux tirs au but. C’est lui qui a fait la différence.»

Cédric : «Je n’ai fait que mon devoir»

Le gardien du CSC, le héros du match d’hier, n’a pas l’habitude de faire des déclarations à la presse, mais il a fait une exception hier : «Je pense que je n’ai fait que mon devoir, mais je me suis bien préparé pour  ce match, j’ai même fait la veille une séance spéciale d’une demi-heure de tirs au but. Ce n’est pas la première fois que je suis désigné par mes compères comme le meilleur gardien d’Algérie, car là où je suis passé, j’ai donné le meilleur de moi-même. Notre qualification est méritée par rapport au match que nous avons fourni.»

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Première titularisation de Tiaïba

Le match de coupe d’hier a été l’occasion pour la nouvelle recrue sétifienne, Mohamed Tiaïba, d’effectuer sa première titularisation avec sa nouvelle équipe. Il avait été incorporé en cours du jeu face à Aïn Fekroun où il a été l’auteur du seul but victorieux de l’Entente.

Retour de Madouni

De son côté, Madouni a enregistré, à l’occasion, son retour dans le onze rentrant de l’ESS après avoir été remplaçant lors du dernier match contre le CRBAF en raison de sa méforme. Hier, Madoui a préféré lui faire confiance, lui qui n’avait plus joué depuis le match face à l’USMA où il a été incorporé en seconde période avant d’inscrire le but égalisateur.

Belhani et Belamiri hors des 18

Comme nous l’avons indiqué hier, Kheireddine Madoui avait fait appel à 20 joueurs pour la mise au vert en prévision du match contre le CSC. Hier matin, il a dû enlever deux joueurs de cette liste qui sont le gardien Belhani et le Franco-Algérien Belamiri alors que c’est Ze Onde qui était pressenti à sa place à cause de la blessure dont souffre le Gabonais.

3 000 Sanafir ont occupé les gradins 2, 3 et 4

Les supporters du CSC ont envahi très tôt hier la capitale des Hauts- Plateaux où ils se sont dirigés directement au 8-Mai-45. A l’ouverture des portes du stade, pas moins de 1 500 Sanafir étaient déjà présents sur place. Vers 14h, ce nombre s’est multiplié par deux après l’arrivée d’environ 1 500 autres supporters du CSC. En tout, ce sont 3 000 supporters constantinois qui ont occupé les tribunes 2, 3 et 4 qui sont habituellement réservées aux visiteurs.

Ils étaient 4 000 au coup d’envoi

Et puisque les Sanafir se sont déplacés en force pour soutenir leurs favoris, les trois tribunes n’ont pas suffi à les contenir. Ils ont donc demandé à ce qu’on leur rajoute les tribunes 1 et 5, celles qui ont été laissées vides pour constituer une séparation avec les supporters de l’Entente, et étant donné que leur nombre n’a cessé d’augmenter, les organisateurs ont fini par céder à leurs exigences. La tribune 1 et une moitié de la tribune 5 leur ont été ouvertes. En tout, ils étaient 4 000 à donner de la voix aux camarades de Boulemdaïs.

Dispositif sécuritaire spécial

Le match d’hier entre l’ESS et le CSC pour le compte des 8es de finale de la Coupe d’Algérie a connu un dispositif sécuritaire spécial par rapport à cette importante affiche et aux risques de débordements qu’elle pouvait générer. Les services d’ordre ont, en effet, renforcé leur présence avec un nombre impressionnant d’agents autour et à l’intérieur de l’enceinte du 8-Mai-45 afin de faire face à tout débordement et à tout acte de violence. Ainsi, parmi les décisions prises hier, celle d’interdire l’accès au stade aux mineurs.

Une centaine d’agents pour protéger l’exposition des produits nationaux

Et parmi les points qui ont un peu gêné l’organisation de cette rencontre, c’est l’organisation de la foire des produits locaux, dont l’immense kheïma a été installée pas très loin de l’entrée principale du stade. On a dû donc dépêcher une centaine d’agents sur les lieux pour protéger l’installation en question.

Les tribunes couvertes ont affiché complet 1h30 avant le coup d’envoi

Les portes du stade ont été ouvertes juste après la prière du vendredi, le moment où les supporters sétifiens ont commencé à affluer vers le 8-Mai-45. Pas moins de 9 000 supporters ont été enregistrés à une heure du coup d’envoi alors que les tribunes couvertes avaient affiché complet 1h30 auparavant.

Madoui n’a pas voulu prendre de risque en alignant Karaoui

L’entraîneur Kheïreddine Madoui n’a pas souhaité prendre des risques en alignant d’entrée Amir Karaoui qui revenait juste d’une blessure au genou et ce, malgré le fait que le joueur avait pris part à la préparation de cette rencontre face au CSC.

Lamri a remplacé Ze Ondo

Comme prévu, Madoui a incorporé Lamri sur le couloir gauche en remplacement du Gabonais Ze Ondo qui avait souffert de douleurs au niveau du talon lors des dernières séances d’entraînement.

Boulhabib promet une prime de 30 millions

Avant-hier soir, soit la veille du match, Mohamed Boulhabib s’est déplacé jusqu’à l’hôtel El Hocine, là où le CSC était au vert, où il a tenu à réunir les joueurs avant le dîner. Le président leur a tenu un discours motivant et leur a promis une prime de 30 millions de centimes en cas de victoire.

Le chiffre 2: C’est la deuxième fois de son histoire que l’Entente de Sétif se fait éliminer sur son terrain en Coupe d’Algérie. Cela ne lui est pas arrivé, en effet, depuis 1997 où elle a été écartée sur son terrain à ce stade de la compétition par la JSK.

TOP : Cédric a tout arrêté

Si on devait désigner hier le héros du match, c’est sans doute Si Mohamed Cédric, le gardien du CSC. Les Sanafir lui doivent cette qualification, lui qui s’est fort bel bien distingué en sauvant son équipe de plusieurs buts durant les 120 minutes de jeu avant lui offrir carrément la qualification en arrêtant trois essais lors de la séance des tirs au but.

FLOP : La panenka de Gourmi

La Pannenka ratée de Gourmi. Dans d’autres circonstances, on n’aurait sans doute rien reproché au joueur, mais là, ces deux coéquipiers qui l’avaient précédé avaient tous les deux raté leurs tirs, ce n’était sans doute pas le moment de tenter une Panenka. Il fallait plus tôt assurer.