Le Gouvernement Rajoy a laissé entrevoir la possibilité d´octroyer le droit de résidence aux étrangers qui achètent un logement en Espagne pour une valeur supérieure ou égale à 160.000 euros.
L´objectif de cette mesure est d´encourager la vente des logements construits durant le boom immobilier des années 2000 et qui ne trouvent pas acheteurs en cette période de crise économique. En échange, les nouveaux propriétaires étrangers pourront prétendre automatiquement à la carte de séjour temporaire. Jusque-là, la loi octroyait ce droit aux étrangers justifiant de ressources suffisantes pour vivre en Espagne. Une autre possibilité serait que l´acheteur soit dispensé de séjourner au moins six mois et un jour en Espagne pour ne pas perdre la résidence.
Cette condition est appliquée pour tous les immigrés légalement établis dans ce pays. Les associations d´immigrés ont dénoncé ce projet de réforme qui entre dans la batterie de mesures pour relancer le secteur de la construction créateur d´emplois. Elles l´ont qualifié d´« injuste » parce qu´il profite aux seules personnes aisées et non aux demandeurs immigrés qui perdent leur permis de séjour faute de pouvoir se procurer un contrat de travail. Le Parti socialiste (PSOE), principale force d´opposition, a critiqué le Gouvernement en lui prêtant l´intention de vouloir transformer le permis de résidence en produit « mercantiliste ». Pourtant, l´Espagne n´aura rien innové dans ce domaine.
La réforme que prévoit le Gouvernement Rajoy s´inspire de ce qui est déjà en vigueur dans ce pays, en Irlande, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et au Canada. Au Portugal, la résidence spéciale accordée aux investisseurs est conditionnée par un séjour d´au moins un mois et demi dans ce pays. La crise de l´immobilier en Espagne a fait chuter les prix des logements de moitié, provoquant un intérêt accru chez les étrangers pour un logement en Espagne. La presse a fait état régulièrement, ces derniers temps, de l´achat massif d´une seconde résidence par les étrangers depuis le début de la crise de ce secteur.
En tête des acquéreurs de logements, le long de la côte sud espagnole, viennent les Russes, les Chinois, les Français, les ressortissants des pays du Nord de l´Europe, mais aussi des Algériens. Citant des « sources notariales » et des agences immobilières, El Pais a estimé, dans un récent reportage, que les acheteurs de logements dans la région d´Alicante sont à 60% des étrangers dont le tiers environ sont des ressortissants algériens.
Nassim A