Le conducteur du train qui a déraillé à Saint-Jacques de Compostelle, faisant 79 morts, parlait par téléphone avec un collègue et semblait consulter un plan au moment de l’accident, survenu alors que le convoi roulait à 153 km/h, ont révélé hier, mardi, les boîtes noires.
Les premières informations extraites de ces enregistrements confirment l’hypothèse d’une vitesse excessive avancée dès l’accident, la plus grave catastrophe ferroviaire en Espagne depuis 1944, pour laquelle le conducteur a été mis en examen pour «79 faits d’homicide par imprudence». Elles donnent des indications précises sur le scénario de l’accident : un train lancé à 192 km/h, un coup de frein, puis le déraillement à 153 km/h, alors que le chauffeur parle par téléphone avec un collègue et semble consulter un plan. Francisco José Garzon Amo, un cheminot expérimenté de 52 ans, avait reconnu lors de son audition avoir eu un moment de «distraction» et ne pas avoir réussi à freiner, sans pouvoir expliquer pourquoi. Blessé, le conducteur a été laissé libre sous contrôle judiciaire. La photo de cet homme, l’air hébété, le visage en sang, extrait par les secouristes de l’épave de la locomotive, a fait le tour du monde, tandis que Francisco José Garzon affirmait qu’il aurait «préféré mourir».