39 migrants dont 38 de nationalité algérienne se sont mutinés, dans la nuit de mardi à mercredi, dans un centre de rétention pour étrangers de Madrid et étaient regroupés dans la matinée sur le toit-terrasse du bâtiment, indique la presse espagnole citant des sources policières.
Cette dernière précise que l’action en question s’est déroulée dans le calme, aucun blessé ou altercation n’a été signalé. Les migrants sans titre de séjour protestaient contre leurs conditions de rétention.
Du haut du toit, ils scandaient « liberté ! », « liberté ! » en espagnol et en arabe et en déployant une banderole portant ce mot, a constaté un photographe de l’AFP. « Une quarantaine de personnes ont passé toute la nuit depuis (mardi) 22h00 (locales).
Nous essayons de négocier avec elles », a déclaré le porte-parole de la Police nationale à Madrid. Selon cette dernière, des migrants avaient cassé des meubles jusqu’à se frayer un chemin vers le toit mais « ils n’ont pas d’armes ». « Il n’y a pas de blessés », avait assuré mardi soir la porte-parole de la mairie de Madrid, dirigée par une plateforme citoyenne de gauche depuis 2015. « Je suis encore inquiète face aux événements au centre de rétention, en contact avec la préfète », a écrit vers 0h00 la maire Manuela Carmena, sur Twitter. « Les droits de l’homme sont la priorité », a ajouté l’ancienne juge de gauche.« A la suite d’une négociation, ils ont accepté de descendre, il n’y a pas eu à employer la force », ajoute le porte-parole de la police. « Ils n’avaient pas d’armes. » Il a, cependant, refusé d’expliquer sur quoi avaient porté les négociations, présentées comme « une affaire interne ».
Certaines organisations des droits de l’homme font campagne pour la fermeture des centres de rétention en Espagne, y dénonçant les mauvaises conditions de séjour.
Le conseiller municipal Javier Barbero, chargé de la santé et de la sécurité, a, lui, dénoncé ces centres, « une institution en échec », et conclu un tweet par « Cies NO », soit « non aux centres de rétention ».

Dans la nuit, M. Barbero a également écrit sur Twitter que les représentants de la mairie voulaient « essayer d’entrer pour vérifier ce qui se passait » avant de dénoncer « l’opacité de la gestion de cette situation ». Quelque 6 500 personnes sont passées en 2015 par les sept centres du pays, selon un rapport diffusé en septembre par une ONG. Pour rappel, début octobre, 67 migrants étaient parvenus à s’enfuir d’un centre à Sangonera, près de Murcie (sud-est).