Grâce à son succès sur le Chili (2-1), vendredi, à Pretoria, l’Espagne termine en tête du groupe H et affrontera le Portugal en huitièmes de finale. Buteur et passeur, David Villa est devenu le meilleur goleador ibérique en Coupe du monde.
L’Espagne n’est pas encore la machine à jouer qui a dominé l’Europe en 2008. Son collectif flamboyant ne s’exprime que par intermittences. Mais la Roja a dompté son homonyme du Chili (2-0) vendredi soir, à Pretoria. La voilà est en huitièmes de finale de la Coupe du monde. Il y a quatre ans, la France de Zidane l’avait envoyé à la retraite. Première du groupe H à l’issue du premier tour, elle croisera cette fois la route du Portugal, mardi, au Cap.
Vicente del Bosque a probablement un plan anti-Ronaldo dans son calepin. Nul doute que Carlos Queiroz, son homologue lusitanien, se creuse déjà les méninges pour savoir comment contenir David Villa. Car si l’Espagne poursuit sa route dans ce Mondial, malgré une défaite inaugurale face à la Suisse (0-1), elle le doit très certainement au néo-Barcelonais. Son doublé face au Honduras (2-0) avait remis la Seleccion sur les bons rails. C’est encore lui qui ouvert la voie du succès face au Chili. Son lob du gauche, consécutif à une sortie hasardeuse de Bravo (1-0, 24e), l’installe en haut du classement des buteurs. Avec trois unités, il rejoint l’Argentin Gonzalo Higuain. Avec six réalisations, il est désormais le goleador espagnol le plus efficace en Coupe du monde.
A onze contre dix…
Les chiffres le confirment : du haut de ses 41 buts en 61 sélections, Villa est un tueur des surfaces. Pas seulement. Ses appels à la limite du hors-jeu et son pressing incessant furent un calvaire pour la défense chilienne. Son centre en retrait fut une offrande pour Iniesta (2-0, 37e). Avec deux buts d’avance, ça devient forcément plus facile. Alors à onze contre dix… En infériorité numérique depuis l’expulsion (sévère) d’Estrada, coupable d’un croc-en-jambe involontaire sur Torres, les Chiliens n’ont pas su maîtriser leurs nerfs. Joueurs, ils n’ont pourtant pas manqué de donner des sueurs froides à un Iker Casillas étonnamment fébrile. Mais impuissant sur cette frappe de Millar, déviée par Piqué (2-1, 47e).
A défaut de maîtriser le ballon comme elle en l’habitude, la Roja espagnole s’est dès lors contentée de maîtriser son adversaire. Comment ? En exerçant un art consommé de la passe à dix. Le Chili était une victime consentante. Le nul insipide de la Suisse face au Honduras (0-0) suffit à l’envoyer en huitièmes de finale, qu’elle jouera lundi, face au Brésil. Un air de déjà-vu : en 1998, les Auriverde avaient dicté leur loi (4-1).