par Yazid Alilat

Ces informations proviennent des e-mails envoyés par plusieurs ex-directeurs de la compagnie depuis 2007, dont l’ancien président de la filiale, Abeinsa’ Alfonso González. L’enquête avait été déclenchée en 2015, et la descente de vendredi au siège d’ Abengoa’ par des enquêteurs, s’inscrit dans le cadre d’une enquête complémentaire, explique la presse espagnole. La justice locale pense qu’il y a eu malversations lors de la conclusion de ce projet de centrale hybride de Hassi R’mel, mise en service en juillet 2011. De son côté, El Confidential’ a indiqué que la police judiciaire espagnole a investi, jeudi dernier, le siège d’ Abengoa, à Palmas Altas, pour une enquête liée au rôle de l’entreprise dans le projet d’une usine hybride gaz-solaire inaugurée en 2011, en Algérie, avec un investissement de 315 millions d’euros. Selon El Confidencial’, il y a eu un paiement présumé de commissions. Pour sa part, le groupe Abengoa’ a indiqué avoir reçu «une demande, en 2015, concernant une enquête judiciaire en cours concernant certains aspects du projet SPP1, en Algérie, pour la période 2006-2007». «Cette exigence de la justice espagnole a été exécutée en fournissant les informations demandées et les explications pertinentes», a expliqué la multinationale sévillane. La société a également souligné, selon la presse andalouse, qu’elle était à la disposition des autorités et a offert «sa collaboration maximale pour l’identification de la documentation» saisie par les enquêteurs, qui ont pris environ 130 gigaoctets d’informations provenant d’e-mails de plusieurs ex-directeurs depuis 2007, y compris Alfonso González, Simosa IT (filiale informatique d’Abengoa). Les principaux actionnaires de la Solar Power Plant One (SPP1) sont Abener’ à hauteur de 51%, la NEAL (New Energy Algeria) avec 20%, la Cofides (une compagnie espagnole de financement de projets) avec 15%, et enfin le groupe Sonatrach, avec 14%.
La centrale SPP1 est installée à la limite sud de la wilaya de Laghouat. Le projet en question a été conclu, en 2007, du temps de l’ex-ministre de l’Energie, Chakib Khellil.
Cette enquête de la justice espagnole sur de supposées malversations lors de la conclusion de ce projet, entre les différents co-contractants, vient agrandir la petite pile de scandales que collectionne désormais le secteur énergétique algérien, entre 2004 et 2010, une période durant laquelle de nombreux faits liés à des pots-de-vin ont éclaboussé le groupe algérien Sonatrach, autant avec des partenaires canadiens, qu’italiens notamment. L’enquête de la justice espagnole reste «ouverte», selon la presse locale.
