La militante sahraouie des droits de l’homme, Aminatou Haidar, participera à la conférence internationale de soutien au peuple sahraoui qui aura lieu dimanche et lundi à Grenade (sud de l’Espagne), en parallèle et en réponse au sommet UE-Maroc, a-t-on appris jeudi auprès de la plateforme de soutien à l’activiste sahraouie.
« En dépit de son état de santé fragile, du aux séquelles de la grève de la faim qu’elle avait observée durant 32 jours à Lanzarote, Mme Haidar a répondu favorablement à la demande des organisateurs de cette conférence, et présentera une communication sur les violations des droits de l’homme par le Maroc dans les territoires sahraouis libérés », a-t-on souligné.
Ce sera la première apparition publique de la « Gandhi sahraouie » depuis qu’elle a cessé sa grève de la faim pour exiger son retour à El Ayoun, la capitale sahraouie occupée, d’où elle a été injustement expulsée aux Iles Canaries par les autorités marocaines.
Son intervention, qui sera précédée de la projection d’un documentaire sur sa lutte contre la mort à l’aéroport de Lanzarote et contre les « injustices » commises à son encontre par les gouvernements espagnol et marocain, sera retransmise en direct via satellite pour l’ensemble du monde, précise-t-on.
La conférence de Grenade réunira pendant deux jours de nombreux représentants du vaste mouvement international de solidarité avec la juste cause sahraouie, des parlementaires, des juristes, des défenseurs des droits de l’homme et des responsables sahraouis, pour réitérer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et dénoncer les violations des droits de l’homme, par le Maroc, dans les territoires sahraouis occupés.
Elle se propose également de dénoncer le sommet UE-Maroc et le traitement de faveur accordé par les pays européens à ce pays qui « continue d’occuper illégalement une partie des territoires sahraouis en pillant ses ressources naturelles, refuse de respecter les résolutions de l’Onu appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination pour le peuple sahraoui et viole systématiquement les droits de l’homme de la population sahraouie qui vit sous la répression et la torture dans les territoires occupés », ont souligné les organisateurs.
Par ailleurs, plus de quinze collectifs regroupant des associations, syndicats et partis politiques, regroupés autour d’une plateforme, ont décidé de tenir, à Grenade, un « contre-sommet » à celui prévu entre l’UE et le Maroc.
Plusieurs rencontres-débats et autres activités ont eu lieu déjà depuis deux jours dans cette ville et se poursuivront tout au long de cette semaine dans le cadre de ce sommet alternatif, pour prendre fin dimanche par l’organisation d’une gigantesque manifestation réclamant le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui.
Dans ce cadre, l’ONG Attac, le parti d’opposition marocain Enahdj Eddimocrati (La Voix Démocratique) et l’association d’immigrés pour la coopération et le développement en Afrique du Nord (Codenaf) ont animé mercredi une rencontre sur « l’UE et le Maroc : traités et néocolonialisme », avec la participation de responsables sahraouis.
Les responsables de cette plateforme ont dénoncé cette « inacceptable » concession du statut avancé par l’UE au Maroc, « alors que le régime marocain ne respecte pas les droits de l’homme les plus élémentaires, y compris de sa propre population et n’arrive pas à instaurer les plus minimes normes de fonctionnement démocratique ».
Ils ont dénoncé également « l’occupation du Sahara occidental par le Maroc qui continue de piller les richesses de ce pays voisin, à soumettre sa population à l’oppression et refuser systématiquement de respecter les nombreuses résolutions de l’ONU, en faveur du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ».
Plusieurs autres rencontres de soutien à la cause sahraouie se sont déroulées ces derniers jours dans cette ville andalouse qui est devenue, pour la circonstance, une véritable vitrine de l’expression solidaire de la société civile espagnole avec le peuple sahraoui.