Une patera, vocable utilisé par les Espagnols pour désigner une embarcation de fortune utilisée par les immigrés clandestins, a été interceptée, hier matin à 7h30, au large du port de Mazzarón, près de la ville de Murcie, au sud de l’Espagne.
Une trentaine de harraga étaient à bord. Jusque-là rien d’anormal dans ce petit port du sud de l’Espagne où les habitants ont pris l’habitude d’assister à ce genre de spectacle devenu coutumier, depuis 2006, avec l’ouverture de la route de l’immigration clandestine à partir de la côte algérienne, surtout à l’approche de l’été.
Les regards curieux des matinaux de ce petit port de pêche étaient centrés vers les deux adolescents et la jeune fille qui faisaient partie de la traversée aux côtés de ce groupe d’adultes.
Une jeune femme enceinte et, probablement, elle aussi mineure, selon les premières indications qui circulaient parmi les secouristes. Un fait probable puisque les organisateurs des traversées vers l’Espagne recrutent les candidats à l’immigration clandestinement de plus en plus et, à prix fort, parmi les catégories de gens que la loi espagnole qualifie de «personnes en détresse» pour leur état de santé, le sexe faible et le bas âge.
Localisée à 3h30 du matin
Selon les services de police de Murcie, la patera avait été déjà localisée à 3h30 du matin, grâce au Système de surveillance électronique (SIVE), capable de détecter le mouvement de la plus petite barque à près de 20 miles (40 km environ). La mise en place des équipes d’intervention mettra plus de 4 heures pour effectuer la sortie en haute mer et intercepter la patera. C’est dire, le temps d’un naufrage certain lorsque la mer est démontée.
Ce n’était pas, heureusement, le cas ce vendredi à l’aube, pour les 30 infortunés harraga qui avaient pris le départ, selon leurs dires, depuis la côte ouest oranaise mercredi soir en pleine obscurité, pour échapper à la vigilance des gardes-côtes algériennes.
Deux des occupants ont dû être hospitalisés, pour lésions aux genoux, après une première consultation effectuée sur place par les médecins de l’équipe de secouristes de la Croix- Rouge espagnole qui a apporté les secours de base nécessaires à ce groupe d’immigrés clandestins.
«Contagion» tunisienne
Les autorités espagnoles qui n’écartent pas l’arrivée imminente d’autres embarcations dans cette même région, en raison du beau temps qui sévit en Méditerranée, ont décidé de renforcer le dispositif de contrôle tout le long des côtes sud de l’Espagne.
Elles craignent, surtout, une contagion tunisienne et libyenne dans les deux pays voisins du Maghreb, le Maroc et l’Algérie, les deux pays, aux yeux de Madrid, qui sont parmi les moins touchés par les protestations populaires dans le monde arabe.
H. A.