Le tribunal de Chéraga a ouvert le dossier d’une affaire d’escroquerie impliquant un homme et son fils, à la suite d’une plainte déposée par l’un de leurs proches. Ce dernier, les accuse de lui avoir soutiré la somme de 10,8 milliards de centimes grâce à des manœuvres frauduleuses, sous prétexte de lui vendre deux appartements situés dans la commune d’Aïn Benian, à Alger.
Selon la plainte introduite par la victime, un certain B. Toufik, ce dernier aurait été dupé par le père et son fils. Ce dernier, avec qui il entretenait auparavant des relations d’affaires, lui aurait proposé l’achat de deux appartements à Aïn Benian. Le plaignant affirme s’être rendu à plusieurs reprises sur les lieux en compagnie de sa famille pour visiter les biens en question.
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En présence du père, il a remis la somme de 10,8 milliards de centimes, en attendant la signature du contrat de cession prévue trois jours plus tard. Ce n’est qu’ultérieurement qu’il a découvert que le fils du mis en cause avait quitté le pays clandestinement vers l’Europe, avec l’aide de membres de sa famille.
La défense du père : ignorance et dénégation
Devant la cour, le père, B. Ameziane, a affirmé qu’il exerçait dans une agence immobilière et qu’il ignorait tout de la somme que son fils ait reçue de la victime. Il a néanmoins reconnu être au courant de certaines transactions commerciales entre eux, notamment la vente d’un véhicule. Mais il a nié toute implication dans l’escroquerie immobilière et tout contact direct avec l’argent.
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La défense du père repose sur le déni et la mise en avant de son ignorance quant aux agissements de son fils. Cette stratégie vise à minimiser sa responsabilité dans l’affaire et à se distancer des accusations portées contre lui. Cependant, le tribunal devra déterminer si cette ignorance est crédible compte tenu de sa profession dans le secteur immobilier.
Les arguments de l’avocat de la victime
De son côté, l’avocat de la victime a soutenu que son client avait bel et bien été victime de manœuvres frauduleuses, après avoir été convaincu d’acheter deux appartements qui se sont révélés appartenir à une famille d’héritiers. Il a estimé que le déni du prévenu n’était qu’une tentative d’échapper à sa responsabilité pénale et a demandé la constitution de la partie civile, réclamant 15 milliards de centimes de dommages et intérêts pour le préjudice subi.
L’avocat de la victime insiste sur la préméditation de l’escroquerie et la réalité du préjudice subi par son client. La demande de dommages et intérêts vise à compenser non seulement la perte financière, mais aussi le traumatisme émotionnel causé par cette affaire.
À l’issue de l’audience, le représentant du ministère public a requis une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’une amende de 500 000 dinars à l’encontre des deux prévenus, ainsi qu’un mandat d’arrêt contre le fils en fuite.
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