Escalade diplomatique : Paris impose un visa aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens

Escalade diplomatique : Paris impose un visa aux détenteurs de passeports diplomatiques algériens

Une nouvelle escalade dans les relations tendues entre la France et l’Algérie vient d’être franchie. Depuis ce samedi 17 mai, les ressortissants algériens détenteurs de passeports diplomatiques ou de service doivent désormais obtenir un visa pour entrer sur le territoire français. Cette mesure met fin à l’accord bilatéral de 2007 qui prévoyait une exemption de visa réciproque pour les diplomates des deux pays.

L’annonce, confirmée par France Info et Le Figaro, s’inscrit dans une série de décisions de rétorsion prises par Paris dans le cadre d’une « riposte graduée » face aux mesures récentes imposées par Alger. Un message adressé aux services de la police aux frontières, émanant de la Direction générale de la police nationale française (DGPN), stipule que « tout ressortissant algérien, titulaire d’un passeport diplomatique ou de service qui ne détient pas de visa, fera l’objet d’une procédure de non-admission ou de refoulement ».

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Cette décision intervient quelques jours après que l’Algérie a exigé le départ de plusieurs agents français opérant en situation irrégulière sur son sol. En réponse, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a annoncé l’expulsion de tous les diplomates algériens non munis de visa.

La tension n’est pas nouvelle : dès la mi-avril, les deux pays s’étaient engagés dans un échange d’expulsions d’agents consulaires. L’incarcération d’un agent consulaire algérien en France avait été suivie par la décision d’Alger de déclarer persona non grata douze fonctionnaires français. Paris avait alors répliqué de manière symétrique et rappelé son ambassadeur à Alger, Stéphane Romatet, pour consultations.

Vers des mesures encore plus sévères ?

La porte-parole du gouvernement français, Sophie Primas, a reconnu que la situation entre les deux pays s’est « empirée » et n’exclut pas l’adoption de nouvelles mesures. Elle a évoqué, jeudi 15 mai, l’éventualité de sanctions visant directement « une partie de la diaspora algérienne » présente en France, sans en préciser les modalités.

De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait préparé le terrain dès le 23 avril en menaçant de remettre en cause l’accord de 2007 relatif à l’exemption de visa pour les diplomates algériens, affirmant qu’« aucune situation ne saurait rester sans réponse ».

En imposant des visas aux détenteurs de passeports diplomatiques, la France rompt avec une tradition de coopération privilégiée entre les deux anciens partenaires coloniaux. 

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Alors que les relations entre Paris et Alger traversent l’une de leurs pires périodes depuis des années, cette décision pourrait avoir des répercussions durables sur les échanges diplomatiques, économiques et humains entre les deux pays. La question reste désormais de savoir si cette crise connaîtra une désescalade ou si d’autres mesures, plus dures encore, sont à venir.