Escalade diplomatique : Alger met fin aux avantages immobiliers accordés à l’ambassade de France

Escalade diplomatique : Alger met fin aux avantages immobiliers accordés à l’ambassade de France
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Les relations franco-algériennes connaissent un nouvel épisode de crispation. Dans un communiqué publié jeudi, le ministère algérien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué le Chargé d’Affaires de l’ambassade de France à Alger pour lui notifier une série de décisions visant à revoir les conditions d’hébergement de la mission diplomatique française en Algérie.

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Reçu par le Directeur des Immunités et Privilèges, le diplomate français s’est vu remettre une note verbale actant la fin de la mise à disposition gratuite de biens immobiliers appartenant à l’État algérien au profit de l’ambassade de France. Cette mesure marque une rupture avec une pratique ancienne, dans un contexte de relations bilatérales régulièrement secouées par des désaccords politiques et mémoriels.

Alger met un terme à la gratuité des locaux utilisés par l’ambassade française

Outre cette suppression de l’usufruit gracieux, les autorités algériennes annoncent également un réexamen des baux signés entre l’ambassade française et les offices de promotion et de gestion immobilière (OPGI). Ces contrats, qualifiés de « très avantageux » par Alger, seront désormais soumis à une réévaluation. Le communiqué du ministère précise qu’il est demandé à la partie française d’envoyer une délégation à Alger pour entamer des discussions sur ces nouveaux termes.

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Selon le même document, cette décision s’inscrit dans une logique de réciprocité. Alger souligne en effet que sa représentation diplomatique à Paris ne bénéficie d’aucun avantage similaire en matière immobilière. En mettant fin à ces facilités, les autorités algériennes affirment vouloir rétablir un équilibre dans les relations institutionnelles entre les deux pays.

Alger réclame plus de réciprocité dans ses relations avec Paris

Cette annonce intervient dans un climat diplomatique tendu, marqué par une série d’épisodes sensibles, de la question mémorielle à la politique migratoire, en passant par les déclarations officielles perçues comme intrusives ou désobligeantes de part et d’autre. Elle pourrait avoir des répercussions concrètes sur le fonctionnement de la mission diplomatique française à Alger, notamment en termes logistiques et budgétaires.

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Pour certains observateurs, cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large d’affirmation de souveraineté de la part d’Alger, qui souhaite désormais inscrire les relations avec ses partenaires, y compris la France, dans un cadre plus strictement bilatéral, transparent et équitable.

Le gouvernement français n’a pas encore publié de réaction officielle. Mais cette mise au point algérienne pourrait raviver des tensions dans un dossier diplomatique déjà complexe, où les gestes symboliques sont souvent lourds de conséquences politiques.