La guerre contre l’informel et le squat de la voie publique est enfin lancée. L’Etat veut réhabiliter l’espace public et botter dehors le commerce informel qui fait peser une lourde menace sur l’économie locale.
Tôt dans la matinée d’hier, les bulldozers sont partis à l’assaut des constructions réalisées sur la voie publique à Es-Sedikkia. De gros moyens ont été utilisés pour cette opération annoncée depuis quelques jours.
L’effort des pouvoirs publics de reprendre les choses en mai est à saluer à plus d’un titre mais force est de reconnaître que ce phénomène s’est nourri de leur passivité. Reprendre la main, parait un exercice risqué qui pourrait mettre en jeu la quiétude publique, mais il faudra quand même agir.
Aujourd’hui, les citoyens ont assisté en spectateur à la démonstration de force des services de la commune qui ont laissé, la situation pourrir, avant de réagir. Car il faudra convenir que la lutte contre le commerce informel et le squat de la voie aurait du être entamée contre ceux qui l’ont toléré, cautionné, voire protégé. Les propos d’un commerçant à Haï Es-Sedikkia sont lourds de sens.

Ce dernier l’air hagard et voyant les engins des travaux publics s’escrimer pour mettre à terre une casquette qu’il avait installée pour embellir son magasin, lâchera une phrase lourde. « Et dire que je compte parmi ma clientèle fidèle des responsables aussi bien de la commune que de la wilaya. Certains venaient même se servaient et ne payaient même pas. Ils ne m’ont jamais interdit l’installation d‘une casquette. Mieux, ils m’ont même encouragé », dira-t-il.
Aujourd’hui qu’on est plongé en plein dans le mille et que la guerre est déclarée à l’informel et au squat des espaces publics, le simple citoyen et ceux qui ont été touchés par cette opération souhaitent au moins voir cette démonstration de force toucher tous les quartiers de la ville. Elle doit être menée avec toute la rigueur et cibler même les intouchables qui jurent par tous les saints qu’ils en seront épargnés.
Il est du droit du citoyen maintenant de revendiquer une meilleure action sur le terrain des agents de contrôle de prix. Le commerce informel et les marchands ambulants étaient l’unique bouée de sauvetage pour les ménages au pouvoir d’achat très bas.
Livrer le client pieds et poings liés aux spéculateurs, voudrait dire que rien n’a été fait et que tout reste à faire. Lutter contre l’informel c’est bien, mais organiser le marché et mettre hors d’état de nuire les spéculateurs c’est encore mieux. Attendons pour voir…
Nazym B.