La société de Gestion des participations céréales (SGP-CEGRO) envisage de produire du pain à la semoule. Une étude de terrain a été lancée à l’échelle nationale par les entreprises Eriad et Smide avec pour objectif le calcul du coût de revient de la baguette, à partir duquel sera décidé le niveau d’augmentation de son prix.
Cette enquête cible essentiellement les boulangers. L’un de ses objectifs est de rendre compte de la quantité de semoule utilisée dans la fabrication de pain à la semoule, le prix d’achat de la matière première ainsi que le prix de vente de la baguette de pain. A travers cette initiative, le gouvernement entend réduire et optimiser les quantités importantes de blé tendre importées chaque année à coups de centaines de millions de dollars. Ainsi, les groupes publics Eriad et Smide, spécialisés dans la transformation de céréales, ont été mis à contribution pour la réalisation de cette vaste enquête, prélude au lancement de la production de pain, considéré comme un produit stratégique. Un placard publicitaire appelant les boulangers à coopérer avec les enquêteurs a été publié dans la presse nationale. Il s’agit de remplir un questionnaire pour déterminer leurs besoins en quantité et qualité de la semoule nécessaires à la fabrication de la baguette de pain.
Déterminer le prix de vente de la baguette
A travers le traitement de ces données, les groupes industriels Eriad et SMIDE pourront adapter la semoule en fonction des besoins des artisans. Trois choix leur ont été proposés : semoule moyenne, fine et SSSF (semoule qui contient les parties périphériques du blé). L’étude cherche aussi à déterminer le taux d’incorporation de la farine. Il a été en outre demandé aux boulangers de déterminer le prix d’achat souhaité pour les différentes catégories de semoule ainsi que le prix de vente de la baquette de pain de 250g fabriquée à base de la semoule. Pour faire face au détournement de la farine subventionnée, les boulangers ont proposé le recours à la farine dite « T80 », utilisable uniquement pour la fabrication du pain mais ce projet semble tomber à l’eau. Une autre alternative visant à réduire la quantité de farine dans la fabrication de la baguette de pain est envisagée. Reste à savoir si les Algériens qui produisent le blé dur et consomment du blé tendre, accepteraient d’adopter un autre mode de consommation.
Importations de céréales en hausse
Rien ne semble arrêter la frénésie des importations de céréales malgré une production nationale conséquente. Entre le 8 et le 14 août en cours, l’Office algérien interprofessionnel des céréales a importé 127 925 tonnes de blé depuis le port de Rouen (France). D’après l’agence Bloomberg qui cite les statistiques du port de Rouen, l’Algérie occupe la première position dans l’importation de blé français. En raison des commandes effectuées par l’Algérie, les exportations de céréales depuis ce port ont augmenté de 77%. Les chiffres communiqués par les douanes algériennes appuient cette tendance qui s’affiche à la hausse. Durant le premier semestre de l’année2013, la facture de l’importation du blé (tendre et dur) a augmenté de 14,5%. Tandis que la facture du blé dur a baissé de 11%. D’après les statistiques de la Banques mondiale, « les prix internationaux du blé ont chuté de 2 % après cinq mois d’affilée de recul (depuis décembre 2012), avant de connaître un rebond en mai 2013 ».