Eradication du marché informel,Le gouvernement reconnaît ses limites

Eradication du marché informel,Le gouvernement reconnaît ses limites
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L’informel est toujours là et son éradication définitive n’est pas pour demain, c’est ce qu’on comprend des réponses du ministre du Commerce Mustapha Benbada devant les députés hier dans le cadre de l’examen du projet de loi amendant et complétant la loi 2004 relative aux conditions d’exercice des activités commerciales.

Ainsi, les mesures prises par le gouvernement Sellal pour éradiquer les marchés parallèles et sauvages dans les villes n’ont pas eu d’effet durable, car après quelques mois de trêve, les marchands réinvestissent les rues et étalent leurs marchandises sur les trottoirs dans presque toutes les villes du pays. Les pouvoirs publics se sont fixés le mois de ramadhan prochain pour mener à son terme l’opération d’éradication des marchés informels et de réaffectation des opérateurs sur des sites réglementés, mais hélas, cette opération ne semble pas aboutir. A ce propos, le ministre du Commerce a reconnu les défaillances du gouvernement dans l’application de la décision portant éradication du marché informel faute d’absence d’infrastructures qui pourraient absorber cette activité. Il a reconnu aussi la défaillance dans le contrôle des frontières en matière de trafic de marchandise. «On ne peut pas dire que la couverture des frontières en matière de contrôle est parfaite mais, on fait tout pour être à la hauteur». Selon le ministre, 2 000 agents de contrôle en matière de produits alimentaires ont été recrutés. Un autre sujet qui a provoqué un accrochage verbal entre les députés du PT et le ministre, il s’agit de l’adhésion de l’Algérie à l’Omc. Après une suspension des négociations qui a duré cinq ans, l’Algérie souhaite accélérer le processus de son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en passant au 12e round. Un souhait confirmé hier par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada devant les députés tout en rassurant que cette adhésion n’est pas un billet sans retour.



Le ministre du Commerce n’à pas garder son calme devant les critiques des députés du Parti des travailleurs concernant l’attachement du gouvernement à l’adhésion à l’OMC, un processus engagé depuis des années sans aboutissement.

Accrochage verbal entre Benbada et les députés du PT

LG Algérie

Sans les citer directement (les députés du PT), Benbaba a regretté ce qu’il a qualifié de «dérapage» d’un député en ajoutant qu’il faut s’éloigner du «bavardage», car selon lui, «nous sommes très attachés à protéger les intérêts de l’Algérie et on est prêt à la défendre avec le sang, s’il le faut». Cette réponse du ministre du Commerce n’a pas été du goût du député du Parti des travailleurs, Djeloul Djoudi qui a protesté pour l’usage du mot «bavardage» pour qualifier son intervention sur l’adhésion de l’Algérie à l’OMC. Cette protestation n’a pas intimidé le ministre du Commerce qui a affirmé que le programme d’adhesion à l’OMC existe dans tous les gouvernements et pour ce qui est du cas de l’Algérie, «il n’y a pas précipitation» pour adhérer à l’OMC, rappelant que les négociations sont suspendues depuis 2008. Pour le ministre, s’il s’agit d’un dialogue «idéologique», c’est autre chose, avant de souligner que 159 Etats sont membres de l’OMC tout en s’interrogeant si des pays comme la Chine, Cuba et le Vietnam ont perdu leur souveraineté avec leur adhésion à cette Organisation mondiale. Une nouvelle fois les députés du Pt ont protesté verbalement, ce qui a poussé le président de l’APN, Ould Khelifa à demander à ces députés de laisser le ministre parler.

Dans ce cadre, Benbada a rassuré que l’adhésion à l’OMC «n’est pas un billet sans retour», donc l’Algérie pourra se retirer, ajoutant que l’Algérie est souveraine dans sa décision et nul ne peut par exemple lui imposer de coopérer avec Israël comme pays membre de cette Organisation mondiale. Ses réponses n’ont pas calmé le député du PT qui a demandé un point d’ordre organique refusé par Ould Khelifa car il ne s’agit pas du «fonctionnement de la séance». Il est à noter que l’Algérie a présenté 12 documents répondant aux exigences d’adhésion qui ont été examinés dans un nouveau rapport publié par le cabinet de recherche économique et de conseil Oxford Business Group (OBG), à savoir The Report: Algeria 2013.

Par Nacera Chennafi