Après avoir déclaré une bataille contre les cours particuliers, le ministre de l’Education reconnaît que l’éradication ne peut pas se faire dans l’immédiat et que la réalisation d’un tel projet nécessitait des « solutions progressives ».
Le phénomène des cours particuliers a pris tout son temps pour s’enraciner comme pratique scolaire inéluctable, il faudra aussi du temps pour déraciner le phénomène. Le ministre de l’Education n’omet pas aujourd’hui que la lutte contre le business des cours supplémentaires nécessiterait du temps.
Tant pointé du doigt par les professionnels comme par les parents d’élèves, ce commerce n’est pas prêt à disparaître du jour au lendemain. Octobre dernier, le ministre regrettait les répercussions négatives de cette méthode puisque les élèves deviennent passifs et non actifs « les cours particuliers ne sont qu’un bourrage de crâne » a-t-il déclaré , et d’estimer que « c’est une grave atteinte à, l’éthique scolaire ».
S’exprimant sur les proportions démesurées que prend le phénomène au fil des années, le ministre avait annoncé également que « ses services ont préparé un projet d’arrêté ministériel qui sera soumis au Premier ministre. En vue de mettre fin aux conséquences négatives de ce phénomène sur le cursus de l’élève ».
Quelques mois après cette déclaration, le ministre Baba Ahmed a affirmé jeudi que “ce n’est pas facile, dans l’immédiat, d’éradiquer le phénomène des cours particuliers » soutenant que la réalisation d’un tel objectif nécessitait des « solutions progressives ». Baba Ahmed, qui répondait, jeudi, à une question orale lors d’une séance plénière à l’Assemble populaire nationale (APN). Le ministre précisera que les cours particuliers « se sont en quelque sorte enracinés dans la société algérienne et qu’il il n’est pas facile d’éradiquer le phénomène dans l’immédiat ».
Ce problème, a-t-il souligné, exige « des solutions progressives et la conjugaison des efforts de toute la communauté éducative dans un souci d’assurer à tous les élèves les mêmes chances de succès et préserver le principe de gratuité de l’enseignement ». Le ministère de l’Education, a-t-il ajouté, privilégie la « voie du dialogue » dans le traitement de ce phénomène appelant à la « préservation des établissements scolaires, la déontologie de la profession et la défense des droits des élèves ».
Les cas de violence scolaire sont « infimes » Contrairement aux syndicats et professionnels de l’éducation qui tirent la sonnette d’alarme à propos de l’ampleur de la violence scolaire, le ministre de l’Education a affirmé que les cas de violence en milieu scolaire étaient « infimes » assurant que les services concernés « traitent ces cas en temps réel conformément aux mécanismes éducatifs et juridiques en vigueur ».
L’intervention dans ce genre de cas « ne relève pas des prérogatives du ministère mais concerne les services de sécurité », a relevé le ministre selon lequel des « instructions ont été données aux directeurs de l’Education pour prémunir les élèves contre toute agression en intensifiant les efforts pour sécuriser l’entrée des établissements scolaires et y empêcher la pratique de commerce en coordination avec les services de sécurité et des autorités locales ».
Par Yasmine Ayadi