Sur les 170 familles recensées dans la commune de Oued Koreich, au lieu-dit Djenane Hacène, 147 d’entre elles ont rejoint leurs nouveaux logements à Beni Messous.
A l’entrée, une procession de camions longe la route principale. Tous les meubles et effets personnels sont transportés et déposés devant l’entrée de l’immeuble flambant neuf. Des agents se chargent d’acheminer les cartons, l’électroménager et même les plantes, à bon port. A l’intérieur des logements, c’est la joie .
La famille Nebri est composée de deux sœurs. La première, victime du terrorisme a les yeux cachés par de grandes lunettes noires. Ayant perdu la vue dans un attentat lors de la décennie noire, elle n’a cessé de remercier les autorités locales d’avoir éradiqué la cité de la « honte » qui date de l’ère coloniale. Leurs parents et grands-parents y ont habité dans une seule pièce depuis les années 50. L’autre sœur, agent administratif au CHU Lamine Debaghine ne cache pas non plus sa joie. Pour s’occuper du rangement des meubles et de la vaisselle, son chef de service lui a accordé un congé spécial. Reste le problème du transport qui va être réglé prochainement, selon un responsable rencontré sur place. L’autre famille bénéficiaire d’un F2 dans le bâtiment numéro 48 répond au nom de Bouraba. La maman âgée de 67 ans trépigne de joie. Elle n’a pas cessé de faire les cent pas entre la cuisine, la loggia et le balcon, elle qui habite depuis 47 ans une seule pièce à Djanane Hacène. Dans cette unique pièce, ses 7 enfants ont vu le jour et se sont mariés. Le déménagement à Beni Messous est un bol d’oxygène et une deuxième naissance pour cette mamie dont les enfants et petits-enfants sont venus en force partager sa joie. Sur le site des 1610 logements à Birtouta, les bénéficiaires sont les grands absents de cette opération de relogement. Plusieurs familles de la cité populaire de Diar Echems devaient en effet rejoindre leurs nouveaux logements.
Vaine attente des agents et des éléments de la protection civile mobilisés pour cette opération, afin de faciliter le déménagement ainsi que les formalités administratives. L’opération qui devait commencer très tôt le matin n’a pas eu lieu. Renseignements pris, il est déclaré que les familles concernées ont boudé le site de Birtouta. Comble du paradoxe, une fois leurs doléances prises en charge et le quota de logements réservé, ces familles ont fait la «fine bouche» exigeant d’être relogées à Draria.