Le Salon international de la sûreté, de la sécurité et du feu (Secura 2017) ambitionne, dès sa première édition, qui se tient actuellement au Palais des expositions, de se positionner comme la plus grande plateforme dans la région du Maghreb pour les professionnels dans la sécurisation des infrastructures, des biens et des personnes.
Une cinquantaine d’exposants, représentant une centaine de marques nationales et internationales, participent à cette édition.
Dans un marché qui ne compte qu’un seul producteur national, à savoir l’Etablissement de réalisation de systèmes de vidéosurveillance, plusieurs importateurs d’équipements technologiques de surveillance et de sécurité veulent se convertir dans ce créneau où il y a des parts de marché à saisir et se lancer dans la production de systèmes de vidéosurveillance, de gestion et d’alarmes, notamment. D’autant que, selon le constat des importateurs présents hier au Salon, «la crise financière a impacté négativement la demande nationale et, par conséquent, leurs chiffres d’affaires».
La demande, en effet, aurait baissé de 30 à 40% en 2017, et la tendance s’est poursuivie durant les deux premiers mois de 2018. «Les prix des vidéosurveillances, de systèmes de gestion et d’alarmes varient entre 9 000 et 35 000 DA. Si on les fabrique localement, les prix seront moins chers et cela pourrait faire augmenter la demande», expliquent-ils. Deux facteurs empêchent ces importateurs de se lancer dans la fabrication locale. Le vide juridique et le manque de confiance des entreprises en les produits locaux. «Pour fabriquer ces produits, il faut obtenir un agrément spécial. Or, très peu d’importateurs ont pu obtenir cet agrément. Et même si on réussit à en fabriquer, les entreprises se tourneront quand même vers les produits importés. Il faudra du temps pour gagner la confiance de ces derniers, la sécurité étant un sujet très sensible», constatent-ils.

La crise financière n’a pas touché uniquement les importateurs d’équipement de surveillance, mais aussi les fabricants locaux de vêtements professionnels et chaussures industrielles. Un secteur très prometteur, d’après le responsable commercial d’Omegr Styles, une entreprise de confection et vente en gros de vêtements professionnels. «La demande existe ainsi que la production. Notre qualité est supérieure à celle des produits chinois. Nous avons de gros clients, comme Sonatrach, Sonelgaz, les constructeurs… Ce qui pose problème, c’est le mode de paiement.
En raison de la crise financière, nos clients nous payent à échéances. Ce qui prend du temps et affecte notre chiffre d’affaires», confie-t-il.
L’entreprise Boulandjas, spécialisée dans la chaussure industrielle, déplore, quant à elle, une concurrence déloyale dans ce secteur. «Nos produits sont certifiés. Ce qui n’est pas le cas des produits chinois. Ces derniers nous font de l’ombre puisqu’ils sont moins chers. Si nous bénéficions d’une protection sûre contre la concurrence déloyale, on pourra tripler notre production», a assuré le gérant de cette entreprise, approché en marge du Salon, qui se clôture aujourd’hui.
Écrit par Fazil Asmar