Mardi, fin de matinée. La vie reprend timidement son cours à Sidi-Moussa. Le soleil tape fort. Les têtes chauffent tellement que le vigil a dû s’abriter dans sa guérite, donnant même l’air d’avoir la flemme de venir nous ouvrir.
Un grand complexe fait de petits hôtels et de terrains d’entraînement. Sur l’allée menant à l’hôtel H, où la sélection olympique est logée, deux équipes, a priori cadettes, s’adonnaient à une opposition. Ce matin-là, les Olympiques n’avaient pas entraînement. Les joueurs en relaxation sur les nombreux fauteuils mousseux, disposés un peu partout devant des écrans plasma qui ornaient les murs du hall du premier étage. Les joueurs n’avaient pas entraînement avant 19 h. «On n’a pas entraînement avant 19 h et ça va être dur pour passer le temps.», nous confiait un joueur chez qui le repos imposé commence à se faire ressentir. Qu’à cela ne tienne, le simple fait d’évoquer la Zambie, les JO de Londres et le chemin qui y mène, fait subitement oublier aux joueurs l’ennui et la lenteur du temps.
«On a hâte d’en découdre. C’est un match important. Ça va se jouer en aller et retour, mais pour nous, le premier objectif et de marquer au moins trois buts sans en encaisser. Ça nous permettra d’entrevoir le match retour avec sérénité», lâche Aouedj, le milieu offensif du MCO qui avait la cheville droite bandée. «J’ai été touché à l’entraînement. Rien de grave », rassurait-il. Ainsi donc, en dépit des trois semaines de stage bloqué, se dévoile une détermination certaine de passer avec brio l’écueil zambien.
«Ça va être dur. Nous les avons vus jouer, ils sont très bons. Ils sont très forts dans les duels. L’équipe s’est renforcée par cinq joueurs des A. ça ne va être une sinécure», prévient Belali, l’un des atouts de Azeddine Aït Djoudi en attaque.
Celui-ci, qui a dû s’absenter pour la journée, afin, nous a-t-on dit, de régler quelques affaires à la fédération, avait programmé une séance technico-tactique en début de soirée et une séance vidéo après le dîner.
«On devrait visionner cette fois, quelques-uns de nos matches. On voudrait montrer aux joueurs, images à l’appui, leurs lacunes et comment les corriger», explique Omar Hamened, l’un des assistants du sélectionneur.
Les U23 ont encore une journée pour peaufiner leur préparation. Aït Djoudi veut apporter quelques réglages à son dispositif tactique. « On doit travailler plus en bloc. On devrait défendre en groupe », signale Mohamed Chalali, le capitaine et buteur attitré des Olympiques. Ceux-ci espèrent compter sur l’appui des supporters demain soir au 20-Août. «Lors des deux matches amicaux face au Sénégal, les tribunes étaient à chaque fois vides. On espère compter sur nos supporters cette fois. On aura besoin de leur soutien », interpelle Ziti. Le message est lancé !
Amar Benrabah
Entretien avec Mohamed Chalali :
“Il faudra leur marquer un maximum de buts !”
Mohamed Chalali, «Momo» pour les intimes fait office de patron de cette sélection olympique. A 22 ans, le pensionnaire de Paninios (D1, Grèce) dégage une sérénité certaine. Aimablement, il a accepté de nous parler de cet Algérie-Zambie de vendredi.
Le groupe a amorcé la dernière ligne droite dans la préparation de cet Algérie-Zambie, où en êtes-vous dans votre préparation ?
Ça bosse encore. On a encore du travail à faire. Enfin, des petites imperfections à corriger à un certain niveau, mais dans l’ensemble, ça va, nous avons bien travaillé.
Vous dites qu’il y a encore quelques imperfections à peaufiner, de quoi s’agit-il ?
Je fais plus allusion au bloc. Lorsqu’on perd le ballon, on doit resserrer les rangs de manière à ne pas concéder trop d’espaces.
On le fait, mais de manière lente. Le foot, ça va vite. Parfois, l’adversaire ne vous laisse pas le temps de vous repositionner. Il faut aller vite.
Pourtant, cela fait près d’un an maintenant que vous vous préparez ensemble, qu’est-ce qui fait que les automatismes ne sont pas encore là ?
Ce n’est pas une question d’automatismes. La cohésion y est. En fait, c’est plus s’adapter un système de jeu. A nous replacer très vite dès la perte du ballon. Exercer un pressing haut. S’habituer au système de coulissage dans le marquage et la couverture. Voilà… On travaille beaucoup pour y arriver.
Vous sentez-vous, néanmoins prêts pour réceptionner la Zambie ?
Oui, on est prêts. Cela fait quand même trois semaines qu’on prépare ce match. Personnellement, j’ai hâte d’en découdre. C’est un match très important où il faudra asseoir notre suprématie. On joue chez nous ! Il faudrait leur faire comprendre ça.
Si l’on comprend bien, la stratégie, c’est de prendre une option sur la qualification ici…
Oui, c’est le but. Il faut marquer le maximum de buts, sans en encaisser. Après, il ne faut pas occulter le match retour qui sera aussi important. Dans le football, on ne peut rien prévoir. On peut toujours faire match nul ici et gagner là-bas. Seulement, la priorité est le match de vendredi qu’on doit absolument bien gérer.
20 jours de préparation, de mise au vert, loin de vos familles, cela doit peser à la longue, non ?
Un petit peu, oui. On essaye de passer le temps comme on peut, même si ce n’est pas toujours facile. Les journées se ressemblent un peu trop à mon goût (rires). Mais bon, c’est comme ça. On n’est pas là pour passer des vacances. Nous avons un but à atteindre. Il faut faire fi du reste…
Il y a aussi le Maroc-Algérie de samedi, vous en parlez sans doute entre vous…
Oui tout le temps. C’est un match important.
N’avez-vous pas le sentiment qu’il occulte votre actualité ?
Un petit peu, mais c’est normal…
On vous sait très proche de Djabbour, avez-vous eu de ses nouvelles ?
Oui. On s’envoie régulièrement des textos. On est tout le temps en contact. Quoique là, je n’ai pas su qu’il s’était blessé (rires). J’ai dû lire la presse pour l’apprendre.
Vous allez l’appeler ?
Oui, dans l’après-midi…
Entretien réalisé par Amar Benrabah
