Équipe nationale:L’après-Saâdane a commencé

Équipe nationale:L’après-Saâdane a commencé
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La page Saâdane est tournée. L’homme qui a été porté en triomphe après la qualification au Mondial 2010 a été descendu en flammes après le nul concédé face à la Tanzanie.

C’est l’implacable loi du foot. L’entraîneur est toujours le fusible qu’il faudrait changer à chaque contre-performance pour repartir à nouveau. Certes, au vu des dernières sorties, l’on a senti que Saâdane ne pouvait plus rien donner de plus à cette équipe qu’il avait tirée du gouffre (il y a deux années) et de ce fait, un changement était indispensable dans l’espoir de donner un nouvel élan aux Verts.

Mais son départ est intervenu un peu en retard, dirions-nous. Des personnes avérées souhaitaient que la FAF ne lui renouvelle pas le contrat après le Mondial pour deux raisons : permettre à Saâdane une sortie honorable et offrir à son successeur le temps nécessaire pour préparer les prochaines échéances (CAN 2012).

Saâdane est parti, cela ne sert à rien de tirer sur l’ambulance. Surtout qu’il n’est pas le seul dans le box des accusés de la série des contre-performances. Les joueurs, les premiers acteurs, sont eux aussi responsables. En manque de compétition, la plupart des joueurs n’ont pas tapé dans un ballon depuis le Mondial 2010, et se retrouvent titulaires à part entière dans un match officiel.

Des joueurs qui jouent beaucoup plus dans les colonnes de presse que sur un terrain de foot et d’autres qui refusent le statut de remplaçant ou d’être remplacés au cours d’un match. Face à la Tanzanie, un adversaire modeste, certains joueurs ont terminé la partie sur les genoux.

Saâdane aurait pu faire appel à quelques joueurs locaux compétitifs, notamment ceux de la JSK ou de l’ESS pour compenser le déficit chez les professionnels évoluant à l’étranger.

Ces derniers ont carrément raté le début de la campagne africaine. Heureusement que le Maroc a fait match nul contre la République centrafricaine, ce qui a fait que la situation dans le groupe D n’a pas changé.

La lutte pour la qualification s’annonce déjà très serrée, d’où l’éventualité de voir le meilleur 2e parmi l’une des équipes du groupe D s’éloigner. Il faudrait désormais aller chercher le maximum de points lors des prochaines sorties des Verts. La succession de Saâdane est ouverte, plusieurs noms de techniciens étrangers circulent.

Mais il faudrait un entraîneur (manager) qui ait du cran et une forte personnalité pour diriger le groupe, lui redonner l’âme et la solidarité qui faisaient la force de l’équipe avant la double qualification au Mondial et à la CAN 2010.

Un entraîneur qui doit lui-même être protégé par un contrat solide afin d’avoir les pleins pouvoirs et la mainmise sur les joueurs au risque de voir le football national replonger dans les profondeurs. Surtout qu’une élimination à la CAN 2012 privera l’équipe nationale de deux années de compétition. Un scénario que personne ne voudrait envisager.

Slimane Mekhaldi