Equipe nationale: Une notable progression est à relever

Equipe nationale: Une notable progression est à relever

Adjal Lahouari

Tout le monde espérait cette victoire sans trop y croire au vu de la prestation de l’EN face au modeste Burundi il y a quelques jours. Alors, après ce succès face à un adversaire certainement plus difficile à manier que le Burundi, il n’est pas question de faire la fine bouche. Les raisons de cette satisfaction sont simples et compréhensibles. En effet, les Verts ont globalement maitrisé cette rencontre face à des Maliens athlétiques et sans concession, et qui ont été d’ailleurs contraints d’opter pour une tactique défensive, le meilleur «service» qu’ils pouvaient rendre à nos représentants dans ce cas de figure.

Face à ce bloc, les coéquipiers de Feghouli ont inscrit trois buts, et tout indique que ce score ne reflète pas fidèlement la physionomie de ce match. Avec plus de réalisme, les Fennecs auraient pu gagner par un score plus large. De fait, il s’agit donc du meilleur constat, avec un secteur offensif où les automatismes commencent à s’installer, surtout avec Belaili, Bounedjah et Mahrez. Or, lorsqu’on connait les potentialités de ces derniers, on ne peut que se réjouir de cette prometteuse complémentarité. Et pourtant, le sociétaire de Manchester City n’est entré qu’à l’heure de jeu, mais il a rapidement étalé sa classe. L’autre grande satisfaction, c’est le précieux apport d’Andy Delort, pourtant lancé dans le bain dans le dernier quart seulement, et a confirmé sa réputation en étant l’auteur du but de la victoire. Pour un joueur «repêché» in extremis, qui était déjà en vacances et qui débarque à Doha en retard par rapport à ses coéquipiers, c’est tout simplement admirable et élogieux. Ayant certainement tiré les enseignements du match face au Burundi, Djamel Belmadi a titularisé trois éléments, à savoir Farès, Abeid et Bennacer, qui ont justifié ce choix.

Avec la bonne copie livrée par Guedioura contre le Burundi, le sélectionneur a sous la main à présent plusieurs solutions pour la constitution du milieu. En revanche, du côté de la défense, il est clair qu’il y a encore du boulot et ce n’est malheureusement pas nouveau. Après le manque de concentration relevé face au Burundi, ce compartiment a tendance à paniquer sur les balles arrêtées. Sans être menaçants du fait de la domination algérienne, les Maliens ont tout de même inscrit deux buts, ce qui a d’ailleurs attiré l’attention de Belmadi. En dépit de ce bémol, le coach de l’EN estime que le quatuor défensif est prêt à faire face à ses obligations, d’autant que la polyvalence de Bensebaini constitue un atout très appréciable. Ainsi donc, cette victoire doit être appréciée comme il se doit, sans pour autant tomber dans le piège de l’autosatisfaction. Car elle a été acquise au bout d’une prestation maitrisée par les Verts face à un adversaire solide et dont la similitude de style avec le Sénégal est reconnue par tous les techniciens.

Cependant, il faut tout de même reconnaitre que le Sénégal est d’un niveau supérieur que celui du Burundi et possède une expérience emmagasinée lors du Mondial 2018 en Russie. Justement, les Fennecs ne seront opposés à ce rival que lors de la seconde journée et qu’ils affronteront en premier le Kenya, un adversaire en principe à leur portée, mais dont il faudra se méfier. La confiance acquise à la suite de cette victoire contre le Mali sera certes très utile, mais point d’excès dans ce domaine, car le football reste parfois imprévisible dans ce genre de compétitions où la moindre erreur se paie cash. En tant qu’entraineur expérimenté, Belmadi saura mettre en garde ses poulains, désormais rassurés sur au moins deux points importants. Les automatismes commencent à s’installer et à produire leurs effets, tant en attaque qu’au milieu. A l’heure qu’il est, en tenant compte des récents évènements ayant entouré cette préparation, c’est déjà assez appréciable.