Saâdane, reconduit à la tête de l’EN en dépit des nombreuses critiques et du bilan peu convaincant de son mandat, doit faire face à plusieurs chantiers de grande importance lors des deux prochaines années.
A moins de trois semaines de la confrontation amicale contre le Gabon, plusieurs zones d’ombre persistent.
La problématique réside dans le fait que certains de nos joueurs n’ont pas encore trouvé de clubs preneurs et n’ont pas encore, ou viennent à peine d’entamer les entraînements. Il est certain que ce n’est pas à ce rythme que notre EN pourrait aspirer au podium lors la prochaine CAN, objectif fixé d’un commun accord entre la FAF et le sélectionneur.
Autant dire qu’il y a du pain sur la planche pour Saâdane. Des cas particuliers doivent être même résolus au moment où le président de la FAF, Raouraoua, trop pris par ses engagements avec la FIFA, la CAF, l’UNAF et l’UAF, ne dispose pas de temps pour gérer toutes les affaires de l’EN.

QUI SERA ADJOINT ?
Le coach national est appelé à trouver un adjoint en remplacement de Lamine Kebir qui a été « lâché », lequel a fait pourtant du maintien de son staff sa première condition. A cet effet, on croit savoir que le président de la FAF a eu « l’accord » de Saâdane pour engager un adjoint pour compléter le staff technique national, où le préparateur physique français ayant accompagné l’EN durant sa préparation pour le Mondial 2010 a été reconduit.
Pour l’assistant de Saâdane, c’est l’incertitude la plus totale. La situation se complique, ce qui ne prête guère à l’optimisme. Pour ce poste, des parties s’activent à imposer leurs « poulains ». Selon nos sources, il s’avère que certains décideurs hors de la FAF seraient en train de faire le forcing pour imposer les « leurs ».
Mais nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la non-sollicitation de nos techniciens pour occuper ce poste d’adjoint ou de manager général.
Au fait, pourquoi les Madjer, Saïd Haddouche, Boualem Charef, Belhout, Bouali Fouad et bien d’autres, qui ne sont pas à présenter, n’ont pas été sollicités ? Cette question mérite bien une réponse, à plus forte raison quand ces techniciens ont un point commun : ils n’admettent pas qu’on s’immisce dans leur travail.
DTN : UNE STRUCTURE INCONTOURNABLE
En l’absence d’une DTN, le bricolage persiste sans que personne ne réagisse. Nous possédons l’une des très rares, pour ne pas dire la seule fédération au monde à ne pas avoir de DTN qui serait apte à régler plusieurs problèmes.
Par exemple, les choix des staffs techniques des différentes sélections, car c’est cette structure qui est la seule habilitée à déterminer le profil du technicien recherché en fonction des objectifs. Aussi, le directeur technique national est chargé de développer la politique technique de la fédération qui s’articule autour de trois pôles principaux au moins.
Le premier, c’est l’élite : formation des meilleurs joueurs et travail dans les différentes sélections nationales. Le deuxième, c’est le football de masse : augmentation de la qualité et de la quantité des jeunes pratiquants. Et le dernier pôle, c’est la formation des éducateurs et des entraîneurs. Le DTN doit aussi penser, imaginer et anticiper ce que sera le football de demain afin de se préparer à la concurrence internationale.
LA MÉTHODE SAÂDANE DOIT CHANGER
D’abord, les résult ats enregistrés lors du Mondial 2010 ont laissé des regrets et le staff technique national devrait en tirer les conséquences dans le choix des hommes. Certains joueurs surmédiatisés devront se comporter en professionnels, d’autant plus qu’ils sont devenus par la force des choses des exemples pour la jeunesse algérienne. D’autres, atteints par la limite d’âge ou dépassés pour cause d’insuffisance technique, doivent être écartés.
Les jeunes prometteurs tels que Abdoun, Boudebouz, Kadir ou Mesbah, ignorés par un coach bloqué par ses propres conceptions tactiques, doivent être considérés à leur juste valeur, alors que certains joueurs, s’estimant intouchables, ont contribué à pourrir l’ambiance du groupe. Ceux qui ne sont pas disciplinés dans le jeu devront également être rappelés à l’ordre. Pour cela, Saâdane est appelé à reconquérir une autorité visiblement perdue.
Les ingérences et l’arrogance de quelques joueurs ont clairement démontré que le centre du pouvoir s’était petit à petit déplacé du sélectionneur vers les joueurs. Sinon, comment expliquer cette flagrante indiscipline de jeu de certains joueurs et leur excès d’individualisme ? A cet effet, tout le monde s’accorde à dire que l’entraîneur national devra démontrer sa capacité à gérer les caractères des uns et des autres. Ce sera l’une de ses priorités.
L’EN CHERCHE BUTEUR DÉSESPÉRÉMENT !
Malgré la présence de plusieurs nouveaux joueurs, l’EN a rendu une copie blanche lors du Mondial 2010. Une faillite offensive qui pourrait nous coûter cher si des solutions ne sont pas trouvées d’ici là. Alors, comment redresser la barre alors que de nouveaux challenges attendent l‘EN ? C’est la question qui hante les esprits des millions de fans.
Outre l’absence d’un meneur de jeu pour régler les problèmes offensifs, il y a lieu de relever que certains éléments ont été victimes des choix inexplicables de Saâdane, à l’image de Abdoun et Boudebouz qui auraient dû bénéficier de beaucoup plus de temps de jeu pour donner plus de créativité au milieu, sans oublier Kadir, « écarté » comme latéral droit. Il est clair que la gestion du groupe a laissé à désirer, d’où l’absence de cette indispensable complémentarité, devenue une force dans le football. « Ce ne sont pas forcément les onze meilleurs joueurs qui font une bonne équipe », dixit César Menotti. A présent, on parle de Feghouli, Tafer, Brahimi et Belfodil, qui hésitent encore entre l’Algérie et la France. Bizarre ! On a l’impression que l’Algérie attend la décision des joueurs pour revêtir le maillot national et reste tributaire des choix des autres. Les Hadefi, Lalmas, Benferhat, Mekhloufi, Zitouni, Madjer, Belloumi, Assad, Fergani, Saïb, Bensaoula, Merezkane sont bel et bien de purs produits algériens. En conséquence, la balle se trouve dans le camp de Saâdane qui, après avoir obtenu toutes les garanties et les avantages de toutes sortes, est contraint d’obtenir des résultats, et ce avec la manière. Dur programme en vérité…