Les premiers mois de l’année n’augurent rien de bon pour l’économie nationale.
En effet, l’effondrement des cours du pétrole a pesé clairement sur la balance commerciale de l’Algérie. Il est vrai que les importations ont baissé durant le premier trimestre 2015, s’établissant à hauteur de 13,04 milliards de dollars, contre 14,34 l’année passée, soit une baisse de 9,06%. Mais rapporté aux 11,31 milliards de dollars d’exportation, l’Algérie n’a pu couvrir que 87% des importations. L’Algérie importe plus qu’elle n’exporte. L’enseignement à tirer de ces chiffres est que, en une année, le pays est passé d’une situation excédentaire à une situation déficitaire.
Outre le déficit qui est en train de se creuser, les réserves de change ne sont pas au mieux. Alors que le pays était assis il y a encore quelques mois sur près de 194 milliards de dollars, la fin de l’année 2014 a marqué un affaissement avec un chiffre tournant autour de 179 milliards. Autre dommage de la décrue des recettes des hydrocarbures, le Fonds de régulation des recettes commence à fondre. La situation ne va sûrement pas s’améliorer puisque selon la loi de finances 2015, le FRR devra financer cette année une grande part du déficit du Trésor public.
Au rythme où vont les dépenses de l’État, le FRR sera totalement épuisé en deux ans au plus, prédisent certains économistes. Une situation qui affectera directement les équilibres macroéconomiques et les transferts sociaux prévus à 1711,7 milliards de dinars, soit 20% du budget de l’État. Il sera également question de résoudre la problématique des ressources financières à allouer pour programme d’investissement de 262 milliards de dollars annoncé pour 2015-2019.
Au vu de la baisse de ses recettes extérieures et de la hausse de ses dépenses internes, l’Algérie commence à inverser sa courbe d’accumulation de réserves de changes, accentuant par là même les risques d’un retour plus rapide à des situations d’endettement.
Il faut dire que l’Algérie n’a pas profité de l’embellie financière de la longue période du baril fort pour diversifier son économie et réduire la tendance boulimique des importations. La situation financière du pays se dégrade très rapidement à tel point que plusieurs observateurs craignent que d’ici la fin de l’année ou la fin du premier semestre 2016, l’économie du pays se retrouve très mal en point.
Au-delà de la nécessité de rationaliser les importations et les dépenses publiques, l’Algérie est tenue de trouver un autre modèle de croissance qui ne soit pas dépendant des marchés des pétroliers.