Certaines épices, importées à des prix très chers, seraient mélangées à d’autres produits alimentaires, telle la semoule. C’est ce qu’affirme l’Union générale des artisans et commerçants algériens (UGCAA).
Lors d’une conférence de presse animée hier au niveau de son siège, l’organisation a fait également état d’autres produits, qui ne sont pas alimentaires, et qui seraient mélangés à ces épices. Du sable noir broyé, de la brique rouge effritée, entre autres. « Nous n’avons pas encore de preuves formelles. Ce ne sont que des rumeurs pour l’instant, mais il n’y a pas de fumée sans feu. Nous savons que les importateurs sont capables de tout pour gagner de l’argent », affirme le porte-parole de l’UGCAA, Hadj-Tahar Boulenouar. Le président de l’Association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoc), Zebdi, estime, dans ce contexte, que c’est aux autorités de faire des enquêtes et d’ordonner l’analyse des produits commercialisés.
« Pour notre part, nous ne pouvons que communiquer les informations dont nous disposons et qui sont confirmées par des commerçants et des consommateurs », souligne-t-il. Boulenouar a expliqué, dans ce même registre, que la mouture des épices se faisant en Algérie, il est aisé donc de procéder à ce genre de mélange. 98% des épices sont importées pour répondre à un besoin annuel de consommation estimé à 30.000 tonnes par an, soit entre 400 et 800 g par personne. « Les prix dépendent de ceux pratiqués sur le marché mondial. Comme aucune hausse n’est annoncée, il n’y a pas de raison pour que les prix augmentent sur le marché local, surtout à l’approche du Ramadhan », estime-t-il. Toutefois, le porte-parole de l’UGCAA prévient contre l’informel qui écoule des épices contrefaites.
A l’approche du mois sacré, l’UGCAA s’attend à l’émergence d’autres points de vente informels des épices, mais aussi d’autres produits alimentaires. Selon les échos que l’Union a reçus, des jeunes activant dans l’informel sont entrés en contact avec des commerçants travaillant légalement pour commercialiser les marchandises contrefaites ou périmées. « Le ministère du Commerce a fait part de son intention de renforcer le contrôle au niveau des commerces. Certains parmi ces derniers préfèrent commercialiser ces produits contrefaits ou périmés au lieu de s’en débarrasser.
C’est pour cette raison que le contrôle des services du ministère du Commerce ne sert à rien sans l’éradication de l’informel », souligne Boulenouar, signalant l’émergence de nouveaux points de vente informels à quelques jours du Ramadhan. Des agriculteurs auraient, également, été contactés par ces « commerçants » pour vendre leurs produits. L’UGCAA appelle les pouvoirs publics à ouvrir une enquête pour situer notamment les « usines secrètes » où se pratique la contrefaçon des épices.
Farida Belkhiri