Les travailleurs migrants qui vivent en Europe ont transféré 109,4 milliards de dollars dans leurs pays d’origine, en 2014, a indiqué dans un rapport le Fonds international pour le développement agricole (Fida). Les transferts apportent “une aide précieuse à plus de 150 millions de personnes dans le monde”, souligne le Fonds dans un communiqué.
Les transferts des Algériens résidant en Europe vers leur pays d’origine sont estimés, par cette institution spécialisée du système des Nations unies, à 1,85 milliard de dollars. Les immigrés marocains ont envoyé vers leur pays 6,2 milliards de dollars en 2014 et les Tunisiens 2,057 milliards de dollars. Le top cinq des pays récepteurs, selon le rapport du Fida, sont le Nigeria, la Chine, le Maroc, L’Inde et l’Ouzbékistan. L’Algérie arrive à la 132e place, derrière la Tunisie classée au 11e rang.
Deux pays se distinguent en Afrique pour le montant des envois de fonds reçus de l’Europe, le Nigeria
(7,41 milliard de dollars) et le Maroc. Le rapport indique que le Maroc, l’Algérie et la Tunisie reçoivent 49% des flux de la France. 80% des envois des immigrés algériens proviennent de France. Les Algériens établis en France ont transféré 1,654 milliard de dollars, contre 2,138 milliards de dollars pour les Marocains et
1,359 milliard de dollars pour les Tunisiens. Le coût de transfert d’argent vers l’Algérie est estimé à 13,6% de la somme. Alors que vers le Maroc, il est évalué à 9,8%. L’année dernière, environ un tiers des envois de fonds en provenance d’Europe, soit 36,5 milliards de dollars, étaient destinés à 19 pays des Balkans, de la Baltique et d’Europe orientale, y compris 10 États membres de l’Union européenne. Le rapport indique que, sur les 19 pays européens destinataires d’envois de fonds, 9 sont les pays qui dépendent le plus des envois de fonds en provenance d’Europe : ainsi, ces envois représentaient 22% du PIB pour la Moldavie et 17% pour le Kosovo.
Les deux tiers restants, soit 72,9 milliards de dollars, ont été envoyés à plus de 50 pays en développement non européens. L’Afrique du Nord et l’Asie centrale sont les régions qui dépendent le plus (par rapport au pourcentage du PIB que représentent les fonds) des envois de fonds en provenance d’Europe. L’Europe occidentale et la Fédération de Russie étaient en 2014 les principales sources des envois de fonds. Les pays occupant les six premières places étaient les suivants : la Fédération de Russie (20,6 milliards d’USD), le Royaume-Uni (17,1 milliards d’USD), l’Allemagne (14 milliards d’USD), la France (10,5 milliards d’USD), l’Italie (10,4 milliards d’USD) et l’Espagne (9,6 milliards d’USD). À eux tous, ils ont représenté environ 75% de tous les envois en provenance d’Europe. La majorité des fonds reçus est utilisée pour des biens essentiels —nourriture, vêtements, logement, santé et éducation. Des études montrent, cependant, qu’il serait possible de consacrer jusqu’à 20% des fonds à l’épargne, aux investissements ou au remboursement de prêts consentis pour monter de petites activités. Si chaque année, l’agence onusienne, dont le siège est à Rome, dévoile le montant total des transferts d’argent effectués à travers les circuits formels, banques et Algérie Poste, par les immigrés algériens vivant en Europe, notamment en France, aucun outil ne mesure les envois faits via le réseau informel qui, selon des sources, draîne une masse monétaire considérable. L’absence d’agences bancaires algériennes à l’étranger et les coûts élevés des transferts font que les immigrés algériens préfèrent le circuit informel.
M. R.
