La préservation de l’environnement et la protection de la santé du citoyen requièrent une gestion efficiente des déchets domestiques par la création de centres d’enfouissement technique (CET) et l’élimination des décharges anarchiques au nombre de 3.000 à l’échelle nationale, selon les statistiques du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement (MATE).
L’opération d’élimination des décharges anarchiques pour leur remplacement par des centres d’enfouissement technique pour les déchets domestiques s’inscrit ainsi dans le cadre de la politique nationale de gestion, de traitement, de tri et de recyclage des déchets. Cette nouvelle politique de gestion des déchets domestiques, dont la quantité dépasse les 30.000 tonnes/jour au plan national, vise à «opérer une rupture réelle avec les anciennes méthodes de gestion» qui ont débouché sur une anarchie en matière de collecte et de décharge des déchets générant des points noirs aux conséquences néfastes sur la santé du citoyen et l’environnement, ont indiqué des responsables du secteur de l’environnement.
Des sources au MATE ont souligné les démarches des autorités concernées ces dernières années pour l’éradication des décharges sauvages, la réhabilitation de certaines d’entre elles ou leur remplacement par des CET, conformément aux critères établis de par le monde. La gestion des déchets reste toutefois, «difficile et complexe» dès lors qu’elle implique des «méthodes précises et des moyens appropriés», notamment pour ce qui est de la collecte, du traitement, du tri, du recyclage et d’enfouissement, ajoutent les mêmes sources à l’APS.
Les quantités de déchets sont en augmentation constante, compte tenu de l’élargissement des activités socio-économiques. A ce jour, précise la même source, 118 centres d’enfouissement technique ont été réalisés dont 43 sont entrés en phase d’exploitation et la gestion de ces centres est confiée à des spécialistes, techniciens et agents en matière de gestion, de tri et de traitement des déchets. Les agents procèdent au tri des déchets recyclables qui nécessitent d’être coupés pour en réduire le poids avant d’être enfouis avec des méthodes modernes pour empêcher la propagation des mauvaises odeurs. D’autre part, 55 décharges contrôlées ont été réalisées à ce jour dont 23 sont déjà opérationnelles, outre 42 autres à réaliser prochainement. 64 décharges anarchiques ont été réhabilitées, ont rappelé les mêmes sources avant de préciser que des travaux sont achevés pour 21 d’entre elles, 20 sont en cours de réhabilitation et 23 font l’objet d’études, en sus de 30 centres de tri des déchets, 26 stations de transformation, 32 décharges et la création de 42 entreprises publiques à caractère industriel et commercial (EPIC) pour la gestion des centres d’enfouissement technique.
Par ailleurs, la décharge de Oued Smar a été définitivement fermée depuis juin dernier. Une étude est actuellement en cours pour la transformer en un jardin public. Un centre d’enfouissement technique type a été réalisé à Staouéli et qui s’étend sur une surface de 8 hectares. Le bon fonctionnement de ce centre, qui répond aux critères en vigueur dans le monde, exige un suivi minutieux des opérations d’enfouissement des déchets. Le centre, dont la réalisation a été entamée en 2006, est considéré, selon les gestionnaires, comme «un centre industriel qui nécessite expérience, gestion rationnelle et contrôle strict de tous les déchets qui y sont déposés». Il est strictement interdit d’y déposer des déchets solides, hospitaliers ou industriels au niveau de ce centre géré par les autorités locales, conformément aux plans locaux retenus par le ministère de tutelle au profit des communes et qui concernent les méthodes de collecte, le transport et le recyclage des déchets domestiques. Le centre a été doté d’une grande fosse couverte avec du plastique noir et où seront déposés les déchets puis recouverts de terre à l’aide de camions. Il est également relié à des accès pour la récupération des biogaz produits par la fermentation des déchets et des canalisations pour les eaux usées qui seront exploitées par la suite dans le domaine agricole.
S’agissant de la propagation des mauvaises odeurs, les experts recommandent de larges campagnes de boisement des terres à proximité de ces centres, outre le contrôle soutenu par des agents spécialisés. Le centre d’enfouissement technique de Ouled Fayet, ouvert en l’an 2000, est soumis quant à lui à des techniques modernes qui consistent à stocker et enfouir les ordures ménagères pour en réduire les lixiviats (jus de déchet) pour enfin les traiter dans une station d’épuration. Et pour venir à bout des mauvaises odeurs qui se propagent de ce centre, qui a suscité la grogne des citoyens habitant à proximité, l’entreprise NETCOM, chargée de sa gestion, a été dotée de différents appareils et équipements pour une meilleure prise en charge des déchets. Selon les gestionnaires, ce centre sera bientôt fermé et remplacé par un jardin public après saturation de l’ensemble des casiers, soulignant qu’il compte cinq casiers dont 4 arrivés à saturation. Bientôt, deux nouveaux centres d’enfouissement technique seront ouverts en remplacement de celui de Ouled Fayet et ce, à Khemisti (Tipasa) et Corso (Boumerdès). La capacité d’absorption du centre de Khemisti est de 10 millions de m3 alors que celui de Corso est de 7 millions de m3. Ils comptent deux centres de tri sélectif des déchets avec une capacité de récupération de 600 tonnes/jour, des équipements et deux stations d’épuration pour le traitement des lixiviats (liquide résiduel provenant des déchets). Par ailleurs, des projets pilotes de tri sélectif des ordures ménagères sont en cours de réalisation dans plusieurs grandes villes, dont Alger et Oran, sur initiative des communes et d’entreprises spécialisées et la contribution d’un nombre d’associations.