L’environnement des affaires, en Algérie, les difficultés que rencontrent les entreprises dans leurs relations avec l’administration, le Credoc, la règle des 49/51, le foncier industriel, l’instabilité juridique et le recul «significatif» des investissements depuis 2009 sont autant de questions posées et discutées dans l’émission «Questions d’actu» diffusée lundi dernier par Canal Algérie et à laquelle ont participé le ministre des Finances, Karim Djoudi et le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Reda Hamiani
Les mesures prises récemment en Conseil des ministres, le président du FCE s’en félicite, estimant cependant que l’administration n’est pas en mesure de les accompagner. Du coup, toutes les facilités engagées par le gouvernement ne trouvent pas application sur le terrain, a-t-il relevé. Conséquence, les chefs d’entreprise passent beaucoup plus de temps dans les administrations économiques que dans leurs bureaux», a estimé Reda Hamiani. Exemple : un container en Algérie met vingt-sept jours pour sortir du port contre trois à quatre jours au Maroc et une journée à Singapour, fait-il savoir.Le président du FCE a, par ailleurs, évoqué l’instabilité juridique qui pose problème autant pour les investisseurs locaux que pour les étrangers. «Les étrangers disent que le gouvernement décide d’une façon unilatérale sans concertation de changer les lois tous les six mois», a-t-il rapporté, tout en plaidant pour le retour de la remise documentaire pour le paiement des importations de matières premières.
Reda Hamiani est également revenu sur l’investissement et a cité les chiffres de l’Andi qui font état d’une baisse de 50% du nombre de projets déclarés entre 2009 et 2010. Dans le peloton de tête des projets déclarés figurent les transports (58%), BTPH (18%) et les services (14%). «L’Algérie de 2030 se fait maintenant. Les tendances lourdes en matière d’investissement qui se dessinent aujourd’hui sont préoccupantes», a-t-il déclaré. En réponse aux préoccupations posées par les patrons, le ministre des Finances a expliqué les nouvelles mesures économiques annoncées lors du Conseil des ministres du 22 février, destinées notamment à faciliter la création d’entreprises par les jeunes diplômés (avocats, médecins…). Pour ce qui se
rapporte aux douanes, Karim Djoudi a promis des réformes. «Nous avons réalisé des audits externes par l’IGF des douanes et des impôts, tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc», a-t-il dit. L’argentier du pays a mis en relief le durcissement des mesures à
l’importation, déclarant que c’est par nécessité de passer d’une économie rentière à une économie créatrice de richesses, que cela a été fait. «La structure de notre économie est trop dangereuse», a-t-il alerté.
Quant au Crédit documentaire (Crédoc), M. Djoudi a écarté sa suppression. Il dément ainsi des informations qui y sont relatives, rapportées par certains organes de presse, en assurant que «c’est un moyen de protection pour l’Algérie en cas de litiges internationaux». Les facilités de caisse de deux millions de dinars, introduites dès janvier dernier pour encourager les PME à importer, connaîtraient une «réévaluation» prochaine, a-t-il révélé.