L’allaitement maternel est en nette régression, en Algérie. Cela peut paraître paradoxal eu égard à la culture de la société. Pourtant, les chiffres sont là pour refléter une situation qui alerte les praticiens de la santé. Uniquement 27% des mamans donnent le sein à leur bébé jusqu’à l’âge de six mois.
Le professeur Boudjelli, pédiatre, a décliné, dans ce sens hier au symposium de Magpharm sur l’introduction d’un nouveau lait infantile — Novalac — vendu uniquement en pharmacie sur avis médical, deux statistiques édifiantes : uniquement 12% des mamans algériennes procèdent à l’allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie du bébé, selon une enquête réalisée en 2009 par l’Institut national de la santé publique (INSP).
L’association des pédiatres privés d’Alger a effectué, à son tour en septembre 2013, une enquête sur le même objet, qui a porté le taux à 29%. Même avec une remontée, l’allaitement maternel demeure faible en Algérie, comparativement avec la moyenne mondiale qui avoisine les 40%. Dans le détail, il ressort que 60% des Algériennes allaitent jusqu’à un mois, 47% jusqu’à trois mois, 10% jusqu’à 9 mois et moins de 5% pendant toute une année. “Le déclin de l’allaitement maternel est réel en Algérie. Il induit un préjudice pour la santé des enfants et des mamans et des dépenses supplémentaires pour les ménages et l’État”, a soutenu le professeur Boudjelli.
Selon ce pédiatre, les raisons évoquées par les mères pour ne pas donner le sein à leurs enfants sont multiples et diversifiées : lactation insuffisante, crevasses au sein, pathologies maternelles, satiété insuffisante, reprise du travail… La vraie cause du déclin de l’allaitement maternel trouve, néanmoins, selon les spécialistes, son origine dans une mauvaise circulation de l’information.
Les mères sont mal préparées à cette échéance lors de la grossesse. Il y a aussi les réflexes inappropriés du personnel des maternités, qui prévalent par une mise au sein tardive, absence de soutien aux mamans, séparation bébé/maman (essentiellement après une césarienne), manque de suivi systématique en post-partum, forte
pression pour les aliments de substitution… Afin d’améliorer la situation, les pédiatres recommandent la mise en œuvre de la stratégie de l’OMS. Celle-ci s’articule de la création de comité national pour l’allaitement maternel, le respect du code international sur le commerce des substituts du lait, l’encouragement de l’initiative “Hôpital Ami des Bébés”, des formations médicales continues et, enfin, la promulgation d’une législation en faveur de l’allaitement pour les femmes qui ont une carrière professionnelle.
Il est important d’ailleurs que les groupes pharmaceutiques, investis dans l’alimentation infantiles, sensibilisent sur l’importance de l’allaitement maternel au cours de la campagne promotionnelle d’un nouveau produit mis sur le marché. C’est la démarche adoptée par Magpharm, qui a lancé, en Algérie, une nouvelle gamme de lait infantile Novalac.
Le Dr Margossian, directeur général de Novalac International a expliqué que la composition de ce lait est adaptée au besoin du nourrisson, non seulement au plan nutritionnel, mais aussi fonctionnel.
S. H